Saga « Maison-poison » – Mauvaises ondes : les lignes haute tension

Petits ou gros soucis de santé, alimentation, environnement, prévention… Suivez les aventures de la famille Junot (Caroline, Mathieu, et leurs deux enfants, Sébastien et Sidonie) qui se pose les 1001 questions que nous nous posons tous quand il s’agit de notre santé.

Pendant les prochaines semaines, ils vont décortiquer les poisons susceptibles de nous intoxiquer à la maison.
En effet, nos intérieurs sont des sources de pollution sournoises et souvent méconnues que l’on peut pourtant déjouer en partie, dès lors que l’on a les bons réflexes.

Episode 8

Mauvaises ondes : les lignes haute tension

Ces dernières semaines, la famille Junot s’est donnée beaucoup de mal pour assainir sa maison et la débarrasser au maximum des différentes sources de pollution domestique. Internet leur a été d’un grand secours pour s’informer sur le sujet, mais a également induit un autre danger très controversé : celui des ondes électromagnétiques.

Ces derniers temps, l’augmentation impressionnante de l’utilisation des téléphones portables, du WI-FI, des tablettes numériques, a masqué l’une des premières grandes polémiques sur les champs électromagnétiques, celui des lignes à haute et très haute tension (THT).

Ces deux types de champs électromagnétiques ne font d’ailleurs pas partie de la même famille de fréquences. En effet, les 50 hertz générés par le passage du courant dans les câbles électriques, placent les lignes THT dans ce que l’on appelle les « extrêmement basses fréquences ». Un peu plus haut, on trouve les « radiofréquences ». Comprises entre 8300 Hz et 300 GHz (300 milliards de d’Hertz), elles correspondent aux applications radio, TV, aux fours à micro-ondes mais également à la téléphonie mobile, aux antennes-relais, au Bluetooth ou encore au WI-FI. Pour vous donner une idée de l’impact de la fréquence sur la matière, précisons que plus en amont (heureusement très très loin devant) de cette chaîne, on trouve les rayons infrarouges, puis ultra-violets, et enfin les rayons X et les rayons gamma (jusqu’à 3×1019 Hz), dont on connaît l’extrême dangerosité pour l’homme.

Dans le cadre des lignes THT, les fréquences ne sont pas les seules mesures à prendre en compte. En effet, le champ magnétique à proprement parler, se calcule en ampère/mètre (A/m) ou en microtesla (µT), une unité qui traduit l’influence du champ par rapport à sa source.

En France, les limites d’exposition aux champs d’extrêmement basses fréquences sont fixées à 100µT. Une norme jugée beaucoup trop laxiste par de nombreuses associations dont le CRIIREM (Centre de recherche et d’information indépendantes, sur les rayonnements électromagnétiques). À titre de comparaison, depuis 1999, la Suisse a fixé cette limite a 1µT dans les lieux sensibles comme les logements ou les écoles. Pour étayer ses arguments, en 2009 le CRIIREM a réalisé une étude comparative sur des populations non exposées, moyennement exposées et très exposées aux lignes THT, révélant des effets significatifs sur la santé et le comportement des humains (irritabilité, maux de tête, trouble du sommeil) et des animaux (nervosité, irrégularité de production laitière…).

D’ailleurs, dès 2002, le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) a classé le champ magnétique de fréquences 50/60 Hz comme cancérogène possible pour l’homme (catégorie 2B). En outre, dans un rapport datant de mars 2010, l’AFSSET (actuellement ANSES – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) recommande « de ne plus augmenter, par précaution, le nombre de personnes sensibles exposées autour des lignes à très haute tension et de limiter les expositions ». Le rapport précise qu’il faudrait prévoir de ne plus construire d’établissements accueillant du public sensible (enfants, femmes enceintes) à moins de 100 mètres de part et d’autre de lignes à très haute tension. Cette recommandation est pourtant dévaluée, du fait qu’en France, aucune étude n’a révélé de corrélation directe entre l’exposition aux lignes THT et le développement de cancers. Ce n’est pas le cas en Grande-Bretagne où des statistiques ont mis en lumière la relation entre une telle exposition et l’augmentation de cas de leucémies infantiles.

Autant de nouveaux sujets de préoccupations pour la famille Junot qui s’inquiète surtout des ondes liées à la téléphonie mobile et aux antennes-relais, toujours plus nombreuses… Nous verrons la semaine prochaine s’il y a lieu de s’en inquiéter !

Références / En savoir plus :

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