Saga « Maison-poison » : Jardiner sans danger

Petits ou gros soucis de santé, alimentation, environnement, prévention… Suivez les aventures de la famille Junot (Caroline, Mathieu, et leurs deux enfants, Sébastien et Sidonie) qui se pose les 1001 questions que nous nous posons tous quand il s’agit de notre santé.

Ils décortiquent les poisons susceptibles de nous intoxiquer à la maison… et au jardin !

En effet, nos intérieurs comme nos extérieurs sont des sources de pollution sournoises et souvent méconnues que l’on peut pourtant déjouer en partie, dès lors que l’on a les bons réflexes.

Episode 6

Jardiner sans danger

Tous au jardin ! Cette semaine la famille Junot a besoin de s’éloigner de tous les polluants qui envahissent la maison et de se rapprocher de la nature… C’est évidemment possible, à condition bien entendu d’éviter l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides, qui souvent contiennent un polluant que la famille Junot connaît très bien : du formaldéhyde !

Certes, l’usage des pesticides (ou produits phytosanitaires) a permis de mieux maîtriser nos ressources alimentaires et d’améliorer la santé publique en luttant notamment contre la prolifération d’insectes porteurs de maladies. Mais l’usage des pesticides est bien de détruire des organismes vivants indésirables, qu’il s’agisse d’insectes, de mauvaises herbes ou de champignons. En conséquence, il paraît logique que la plupart soient toxiques et provoquent de graves conséquences sur notre santé et notre écosystème.

Le 23 janvier 2014, le Parlement a d’ailleurs interdit l’usage en France des produits phytosanitaires (insecticides, herbicides, fongicides, etc.) à compter de 2020 dans les espaces verts publics, et à partir de 2022 dans les jardins particuliers.

L’usage des pesticides par les particuliers est dangereux de façon directe et indirecte.

Dans le premier cas, outre les émanations éventuelles de polluants, les pesticides sont souvent à l’origine d’accidents domestiques (brûlures cutanées, irritations suite à l’inhalation et parfois malheureusement ingestion). Il est bien sûr très vivement recommandé de tenir ces produits éloignés des enfants et des animaux. Il y a quelques mois, l’INSERM a d’ailleurs rendu un bilan alarmant concernant les effets des pesticides sur la santé, notamment sur les jeunes enfants et les femmes enceintes exposés.

Dans le second cas, celle d’une intoxication indirecte des pesticides, il s’agit d’un cheminement plus complexe. En effet, on sait désormais que tôt au tard, les pesticides contaminent les sols et l’eau. D’après l’association Echo-mer, des résidus de pesticides seraient présents dans 60% des nappes phréatiques, 90% des cours d’eau ainsi que dans un fruit et légume sur deux.

L’Observatoire des Résidus de Pesticides (ORP), qui agit sous l’égide de l’ANSES, fait le constat d’une situation de plus en plus alarmante. Il tient malheureusement un double discours puisque d’après ses études et celle de l’EFSA (Autorité européenne de Sécurité des Aliments), plus de 97% des résidus retrouvés dans l’alimentation en Europe restent dans les normes autorisées et ne mettent pas en danger notre santé (selon le rapport annuel de l’EFSA sur les pesticides datant de mars 2013). Le bilan est donc plutôt controversé, et les normes en vigueur sur les résidus de pesticides sont fortement remises en cause par les associations écologiques, comme Générations Futures.

Mais qu’en est-il pour notre famille Junot ?

Tout d’abord, c’est décidé, ils ne mangeront que des fruits et légumes biologiques ! C’est un geste écologique à encourager pour plein de bonnes raisons, en revanche cela ne les protègera en aucun cas des résidus de pesticides. En effet, les études de l’EFSA montrent que les produits biologiques sont autant touchés que les non biologiques… Forcément puisque l’eau est désormais très largement contaminée !

Reste le sujet de l’intoxication directe… Il faut savoir que les déchets (autant les produits, que les contenants) de pesticides sont extrêmement toxiques. Le mieux est de les conserver dans un abri bien ventilé, si possible en dehors de votre lieu d’habitation. Il est également recommandé de les ramener directement à la déchetterie et il est strictement interdit de jeter les emballages dans la nature ou de les brûler à l’air libre. Second point noir et inquiétant, ces déchets ne peuvent pas être recyclés. Ils sont stockés dans des conteneurs spéciaux, incinérés dans des unités dédiées. Bref, autant de précautions et recommandations qui en disent long sur la dangerosité de ces produits.

Heureusement, côté jardin, il existe plein de solutions écologiques. Compost et insecticides naturels « maison », apport d’insectes amis comme les coccinelles, là encore internet regorge de conseils qui respectent la nature et les saisons pour jardiner en toute tranquillité…

Dernier détail pourtant, les insecticides pour nos intérieurs (bombes, prises électriques et autres tortillons magiques) n’échappent pas à la règle et sont évidemment toxiques. Alors pour chasser les moustiques, préférez l’essence de citronnelle et le géranium au balcon !

La semaine prochaine, la famille Junot a décidé de jeter un œil à ses installations de chauffage et de climatisation… car mal entretenus, ces appareils peuvent se révéler très dangereux.

 

Sources / En savoir plus :

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