Légumes : persévérance et diversité au menu des tout-petits

Une étude menée dans quatre pays de l’Union européenne montre que l’attrait des enfants pour les fruits et les légumes se joue dès le plus jeune âge. Aux parents de ne pas rater le coche.

« Faire consommer des légumes aux enfants, c’est possible ! ». Non, ce n’est pas un poisson d’avril… C’est la conclusion d’une étude on ne peut plus sérieuse dont les résultats sont présentés aujourd’hui, le 1er avril, à l’occasion d’un colloque organisé au Centre des sciences du goût et de l’alimentation de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Dijon.

Cette étude financée par la Commission européenne a été menée de 2010 à fin 2013, auprès de 18 000 familles réparties dans quatre pays de l’Union (France, Grèce, Portugal et Royaume-Uni).

Principale conclusion de ses auteurs : « Les deux premières années revêtent une grande importance dans le développement des comportements alimentaires chez l’enfant, avec notamment une période charnière au moment de l’introduction des nouveaux aliments [les légumes notamment, ndlr] ».

Doucement mais sûrement

A ce moment précis, ne vous découragez pas. Sylvie Issanchou, directrice de recherche à l’Inra Dijon et coordinatrice de l’étude, explique (voir ici une interview de la scientifique) : « si la première fois l’enfant exprime des mimiques qui semblent témoigner d’un rejet de l’aliment, c’est peut-être qu’il est tout simplement surpris. Il faut répéter les expositions ».

Attention prévient-elle, répéter ne veut pas dire forcer. Les parents sont donc invités à y aller en douceur. Avec l’espoir, confirmé par les résultats de cette vaste enquête, que la présentation régulière d’un nouveau légume soit suffisante pour en augmenter sa consommation, même chez les jeunes gens décrits comme difficiles par leurs parents.

« Osez la variété », conseille par ailleurs Sylvie Issanchou : les enfants acceptent d’autant mieux de nouveaux aliments qu’ils ont été habitués tôt à la diversité. Après leur deuxième anniversaire, ils sont moins enclins que leurs benjamins aux surprises gustatives.

Un effort payant à long terme

Pourquoi se donner tant de mal ? Parce qu’on sait, explique la scientifique, que « les enfants qui ont pris l’habitude de consommer des fruits et des légumes continueront à en manger à l’âge adulte. Or, ces aliments constituent une source de micronutriments indispensables à la préservation de notre santé ».

Cette étude, inédite, apporte plusieurs autres enseignements (dont un résumé peut-être consulté ici), sur l’allaitement maternel notamment, qui serait associé à une fréquence de consommation de fruits et légumes plus élevée lors de l’enfance.

« Ses résultats seront adressées aux professionnels de la petite enfance, aux pédiatres, aux décideurs politiques chargés de définir la politique nutritionnelle, mais aussi aux industriels de l’agro-alimentaire ».

Un livret à destination des parents, « Fruits et légumes : faites les aimer à vos enfants », réalisé par Habeat coordonné par l’Inra, est mis à disposition. « Pour le moment, ce livret n’est disponible qu’en anglais. Il faudra attendre plusieurs mois pour qu’une version française soit mise en ligne », indique-t-on à l’Inra.

Laisser un commentaire public

Votre commentaire sera visible par tous. Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Logo Santé Info Droits

Êtes-vous satisfait
du site internet de
France Assos Santé ?

Donnez votre avis, en moins de 10 min !

ENQUÊTE

Non merci, je ne veux pas donner mon avis

Partager sur

Copier le lien

Copier