Alors qu’il était en vacances au Brésil, Nicolas, 40 ans, s’est laissé séduire par l’aventure Botox…
« Comblé » par le résultat, il récidive quelques mois plus tard lors d’un week-end en Tunisie…
66 Millions d’Impatients : Votre première injection de botox a eu lieu au Brésil ?
Nicolas : C’était en 2013, l’année de mes 40 ans. Je ne l’avais pas prévu mais j’étais en voyage à Rio de Janeiro. Là-bas c’est fou, les cabinets qui proposent du botox sont très nombreux, et les Brésiliens y vont aussi facilement qu’ils vont faire du shopping, j’ai été tenté d’essayer…
Qu’est-ce qui a été déclencheur ?
L’ami chez qui je logeais connaissait personnellement une praticienne qui acceptait de me faire un « prix d’ami », à 100€. J’avais totalement confiance dans la mesure où lui-même y avait eu recours. J’y suis allé pour prendre rendez-vous, on m’a dit que l’on pouvait me prendre dans une heure. J’ai senti qu’en réalité cela aurait pu se faire immédiatement.
Quel aurait été le prix « normal » ?
Normalement cela coûte au moins 300 € dans ce cabinet.
Comment était le cabinet ?
Ultra-moderne, on se serait cru dans une vraie clinique. Je n’ai eu aucune inquiétude sur les conditions d’hygiène. C’était totalement aseptisé, la praticienne a mis des gants, a ouvert le produit et la seringue devant moi. J’étais tout à fait rassuré.
Etait-elle médecin ?
Je n’ai pas particulièrement cherché à le savoir, je dirai qu’elle était dermatologue, mais j’avoue qu’elle avait plutôt le look d’une esthéticienne très refaite…
Comment s’est déroulé l’acte ?
Elle s’est d’abord servie d’un logiciel qui a analysé la structure de mon visage et de ma peau. Cela lui a donné des indications sur les endroits où piquer, mais je savais déjà que je ne voulais traiter que le front. Les piqûres m’ont fait pensé à de l’acupuncture. Ce n’était pas douloureux du tout. Elle a pratiqué 5 ou 6 injections.
Vous a t-elle parlé de la provenance du produit ?
Elle m’a dit que c’était le meilleur, un produit suisse. Elle a ouvert la fiole devant moi et a précisé que les effets dureraient environ 6 mois.
Vous a t-elle donné des recommandations pour les jours suivants ?
Oui, ne pas me mettre au soleil le premier jour, essayer de ne pas trop faire de mimiques et me masser un peu le front pour faire circuler le produit. Elle m’a dit que je pouvais revenir 5 jours après pour des retouches éventuelles et que cela était compris dans le prix.
Vous y êtes retourné ?
Oui, elle a rouvert une nouvelle fiole pour les retouches.
Avez-vous eu des problèmes pour vous comprendre l’un l’autre ?
Pas du tout, elle parlait parfaitement anglais.
Etiez-vous content du résultat ?
Pendant une heure j’ai eu des très légères rougeurs là où elle avait fait les injections. Les résultats se voient vraiment à partir du 5ème jour. J’en ai été vraiment très content. Cela a même atténué une petite cicatrice que j’ai depuis l’enfance entre les deux yeux.
Quelques mois plus tard vous avez recommencé en Tunisie ?
Un peu plus de 5 mois plus tard, des petites ridules ont commencé à réapparaître. C’était très léger mais à cette période je suis parti en week-end en Tunisie.
Là encore j’étais logé chez une amie tunisienne qui venait de subir une liposuccion. Je l’ai accompagnée à une visite chez son chirurgien et lui ai demandé s’il faisait du botox. Il a répondu :
« Oui, tout de suite si vous voulez ».
Et il vous l’a fait dans la foulée ?
En y regardant de plus près, il m’a dit que ce n’était pas nécessaire, mais j’ai insisté car les prix là-bas sont vraiment moins chers, et il a accepté.
Comment était le cabinet ?
C’était dans une vraie clinique, et la prise en charge était très professionnelle. On m’a mis en blouse et l’acte s’est pratiqué au bloc opératoire. Là encore les conditions d’hygiène étaient irréprochables. Je l’ai vu ouvrir la seringue et la fiole devant moi.
Y avait-il une différence notable avec le Brésil ?
Oui, une ! Il m’a proposé d’appliquer une crème anesthésiante mais il aurait fallu attendre ses effets durant une heure, donc j’ai refusé. Au Brésil, elle ne me l’avait pas proposé et je n’avais quasiment rien senti. Le chirurgien a eu l’air étonné. Mais je n’ai pas eu mal non plus cette fois là.
Combien cela a t-il coûté ?
200 € que j’ai payés en liquide, en revanche il ne m’a pas proposé de revenir pour des retouches. Il m’a juste laissé repartir en me faisant les mêmes recommandations que celles reçues au Brésil.
Et le résultat ?
Toujours aussi satisfaisant ! J’ai commencé un nouveau travail quelques jours plus tard, et mes nouveaux collaborateurs m’ont donné 32/33 ans. Je suis sûr qu’avant le botox, ils m’auraient donné plus. Je dois avouer que je me sens plus jeune.
Vous avez à peine attendu que les effets de la séance brésilienne s’estompent pour recommencer, alors même que le chirurgien tunisien vous disait que ce n’était pas utile. Pensez-vous être déjà accroc ?
Je crois que c’est un cercle vicieux… Je suis même prêt désormais à payer le prix français… enfin je me renseignerai quand même pour choisir un médecin qui pratique des prix raisonnables !
On a encore assez peu d’années de recul sur les effets à long terme, cela ne vous fait pas peur ?
En fait, comme je sais que le produit est résorbable, je n’y pense pas vraiment.
Et si on vous disait demain qu’à long terme, c’est un produit potentiellement dangereux ?
Franchement, je ne sais pas trop si j’arrêterais… Il faut bien mourir de quelque chose !!
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Conseils pratiques du Docteur Raphaële Rossarie, chirurgien plasticien.
Le Docteur Rossarie a pris connaissance des deux expériences de Nicolas, et met en avant quelques mises en garde …
• Il y a des contre-indications au Botox
Il semble que Nicolas n’ait pas été interrogé sur ses antécédents médicaux mais il existe 3 principales contre-indications que sont la grossesse et l’allaitement (Nicolas n’était évidemment pas concerné) ainsi que les maladies neuro-musculaires dégénératives, car on touche aux muscles avec le Botox.
• Exigez qu’on ouvre le produit devant vous
D’un point de vue sanitaire, il n’y a pas de risque de contamination à réutiliser un flacon déjà ouvert, cependant, un fois entamé, le produit ne peut se conserver plus d’une semaine. En outre, normalement le contenu d’un flacon correspond aux besoins d’une seule personne.
Bien entendu vérifiez que la seringue est neuve, que le médecin se lave les mains, utilisent des gants… Il n’est certes pas nécessaire de pratiquer cet acte dans un bloc opératoire mais les mesures d’hygiène élémentaires pour une injection doivent être respectées.
• Vérifiez la traçabilité du produit
En ce qui me concerne, je remets à chaque patient(e) un livret qui indique la traçabilité du produit injecté. Ainsi, s’il y avait un problème sur une marque ou un lot précis, tout reste vérifiable.
• Méfiez-vous des prix trop attractifs
Que l’on soit en France, au Brésil ou ailleurs, le prix d’un flacon de Botox est sensiblement le même, quelle que soit la marque. Les cabinets ou cliniques qui achètent en grande quantité bénéficient de tarifs négociés mais en moyenne, cela tourne autour de 140 €/flacon. Précisons qu’en ce qui concerne la France, s’ajoute la TVA à 20%.
Je dirai qu’en deçà de 250 €, il y a de fortes chances que les flacons soient partagés avec d’autres patients.