Dans une tribune publiée le 23 avril dans le Financial Times, les PDG de Sanofi et Novartis appellent l’Union européenne à relever les prix des médicaments innovants. Pour justifier leur position, ils dénoncent le « déclin de la compétitivité bio pharmaceutique européenne », tout en vantant les politiques américaines, qu’ils présentent comme « propices à un accès large et rapide aux traitements ». Cette tribune s’inscrit dans le cadre d’une multiplication des actions de lobbying de l’industrie pharmaceutique à Bruxelles, alors que les négociations au Conseil de l’UE sur le « paquet pharmaceutique » (ou code européen du médicament) touchent à leur fin.
Derrière cette prise de position, ce ne sont pas les considérations de santé publique qui dominent, mais bien celles d’acteurs financiers, avant tout soucieux de défendre une certaine idée du rendement. En 2024, Sanofi a réalisé un bénéfice net de 5,7 milliards d’euros1. Novartis, de son côté, a enregistré un bénéfice net de 11,9 milliards de dollars2. Des montants qui, dans un contexte où les systèmes publics peinent à financer les soins essentiels, suffisent à démasquer l’imposture.
Ces profits, associés à des niveaux de rentabilité comparables à ceux de secteurs comme le luxe, sont aux antipodes de la prétendue crise de compétitivité de ces entreprises.
- Sanofi, Press Release: Q4 sales growth of 10.3%, 2024 business EPS guidance exceeded, and strong business EPS rebound expected in 2025, disponible en ligne : https://www.sanofi.com/en/media-room/press-releases/2025/2025-01-30-06-30-00-3017713 ↩︎
- Novartis, 2024 Annual Report – Interim Financial Results Q4/Full Year, disponible en ligne : https://www.novartis.com/sites/novartis_com/files/2025-01-interim-financial-report-en.pdf ↩