Unis dans une même action, France Assos Santé, union des associations d’usagers de la santé et des personnalités du monde de la santé, Mady Denantes, médecin généraliste, maison de santé, Paris, Rémi Salomon, président de la conférence médicale APHP-Paris, William Dab, professeur émérite du CNAM, professeur associé à l’Institut catholique de Paris et expert près de la Cour d’appel de Paris et Vincent Maréchal, professeur en virologie, directeur UFR 927 – Sciences de la vie – Faculté Sciences et Ingénierie Sorbonne Université un appel pour soutenir les professionnels de santé qui accueillent et soignent ces nouveaux patients en période de saturation des lits d’hospitalisation, de réanimation ou encore de box d’accueil aux urgences, et de constat de pénurie de personnel de plus en plus grave.
Tous ces professionnels offrent le meilleur d’eux-mêmes chaque jour pour sauver nos vies ; notre responsabilité à tous est de les soutenir afin de préserver le fonctionnement du système de soins face à la montée des nouveaux cas de la vague DELTA et de celle du nouveau variant OMICRON.
Outre la reconnaissance de leur mission par une juste rémunération, l’amélioration des conditions de travail et le nécessaire renforcement des moyens, appeler à les soutenir, c’est rappeler à nous tous ce qui peut réduire les cas de covid19 liés au variant DELTA, et, en même temps, prévenir le plus possible la diffusion du variant OMICRON dont l’offensive annoncée dessine déjà une trajectoire si violente au Royaume-Uni et au Danemark, qu’elle met ces pays en alerte, les oblige à un nouveau plan de freinage, avec fermeture des écoles au Danemark dès ce mercredi 15 décembre.
Le soutien des professionnels de santé est aussi un appel à la vaccination anti-covid notamment de la nécessaire 3ème dose, un appel au respect plus strict des gestes barrières et autres mesures de protection dont l’isolement précoce des personnes infectées et le suivi des cas contacts.
Se vacciner, c’est prendre soin de soi, de son entourage et aussi préserver nos soignants et notre système de soins.
Il reste encore plus de 1 100 000 personnes de plus de 65 ans dont 500 000 de plus de 80 ans très exposés dès le premier contact avec l’extérieur ou avec un visiteur, qui devraient être vaccinées. Et tous les patients non vaccinés atteints par la COVID hospitalisés en service de soins critiques sont autant de cas qui auraient pu être évités !
Ainsi, non vaccination et son corollaire, la saturation des hôpitaux, c’est plus qu’il n’en faut pour saturer le système de santé et accélérer tant la démission des soignants, que leur épuisement et la déprogrammation de malades non covid injustement exposés à des retards de prise en charge et à des pertes de chance ou à des renoncements aux soins, et nous ramène à une situation déjà connue à plusieurs reprises depuis le début de l’épidémie.
La vaccination réduit la circulation virale ; elle est fiable, bien tolérée, et son efficacité est scientifiquement démontrée y compris chez les enfants. Face à cette vague et celle d’OMICRON qu’il faudra affronter, elle est indispensable, mais ne suffira pas.
Les Français peuvent comprendre des mesures plus fermes, équilibrées et proportionnelles à ce qui nous menace, pour sauver notre santé et nos vies, tout en préservant l’emploi et la vie sociale.
C’est pourquoi, soutenir les professionnels, c’est aussi rappeler au gouvernement l’urgence à mettre en œuvre tout ce qui peut réduire l’accélération des contaminations, comme les mesures que l’on sait efficaces tels que les systèmes de ventilation en particulier en milieu scolaire et professionnel, les limites et jauges pour les rassemblements notamment intérieurs, l’incitation à la réduction de réunions de familles et festives, les déplacements qui ne sont pas indispensables en particulier nocturnes, le niveau efficace face à cette vague étant bien plus bas que l’actuel, l’élargissement du pass sanitaire, et plus encore si nécessaire … du moins le temps du pic ou du plateau épidémique.
Chaque Française, chaque Français doit s’approprier les enjeux collectifs du moment et comprendre qu’un système de santé saturé, c’est compromettre les chances de chacune et chacun des membres de sa famille, de ses amis, de tous ceux qui nous sont chers, lors de situation d’urgences comme un accident de la route, du travail, AVC, urgences cardiaques etc… Des plus jeunes avec l’épidémie de bronchiolite qui sévit déjà, aux plus âgés, chacun peut être touché par le manque de médecin disponible, le manque de soignants ou de place aux urgences ou en réanimation, ou encore un retard de prise en charge ou d’examen clinique ou diagnostic.
Tout doit être mis en œuvre pour soutenir les soignants et le système de soins face à la vague du variant DELTA qui pourrait se superposer à la vague OMICRON, qui, elle, peut nous prendre de vitesse.
Des mesures, encore des mesures ! certes il incombe au gouvernement de prendre ses responsabilités mais il incombe à chacun de nous de participer à l’effort et assumer sa part de responsabilité en se vaccinant, en respectant les gestes barrières, en s’isolant précocement pour éviter d’exposer son entourage, comme de faire preuve d’un grand respect envers le personnel soignant. Et c’est aussi faire sentir notre bienveillance à ce personnel, pour le remercier et lui donner le courage de remplir son surcroit de mission, avec notamment la mise en œuvre indispensable de traitements prophylactiques efficaces qui sont et seront prochainement disponibles (anticorps monocloaux, antiviraux).
Nous avons tant besoin de nos soignants !
Merci à tous les professionnels de santé, merci à tous ces soignant.e.s, infirmier.e.s, médecins, et à tous les membres des équipes de soins qui, en cette période de pénurie de personnels, renoncent pour le bien de nous tous, à une part de leur vie personnelle, familiale et sociale, et sauvent des vies chaque jour.
Signataires de la tribune :
- France Assos Santé, Union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé
- Mady Denantes, médecin généraliste, maison de santé, Paris
- Rémi Salomon, président de la conférence médicale APHP-Paris,
- William Dab, professeur émérite du CNAM, professeur associé à l’Institut catholique de Paris et expert près de la Cour d’appel de Paris
- Vincent Maréchal, professeur en virologie, directeur UFR 927 – Sciences de la vie – Faculté Sciences et Ingénierie Sorbonne Université