Tableau obesite-revenus

Londres, son British Museum, sa crème de potiron, son Tower Bridge… et ses mesures anti-malades

Londres, son British Museum,  sa crème de potiron,

son Tower Bridge… et ses mesures anti-malades


La municipalité de Westminster envisage de réduire les allocations des personnes obèses et en surpoids qui ne suivraient pas les programmes de remise en forme prescrits par leur médecin.

 

Cette idée, dévoilée par le Financial Times, est issue d’un rapport publié par la municipalité de Westminster, le grand arrondissement du centre de Londres, avec la participation d’un groupe de réflexion, le Local Government Information Unit. Il est indiqué dans ce rapport :

« Lorsqu’un ensemble d’exercices est prescrit à un habitant par son médecin, le paiement des aides au logement et à la taxe d’habitation pourrait varier pour récompenser ou inciter les résidents »

 

La municipalité promet de faire jouer « autant la carotte que le bâton ». Les obèses qui se rendent plus régulièrement en salle de sport pour perdre du poids pourraient ainsi bénéficier d’allocations plus généreuses.

 

Rappelons qu’en Grande-Bretagne, une partie des prérogatives de politique de santé publique seront officiellement confiées aux autorités locales, qui versent par ailleurs des allocations financées par les impôts locaux.

 

Certaines d’entre elles ont ainsi déjà pris des initiatives innovantes et vertueuses en permettant la prescription médicale d’activités physiques gratuites dans les salles de sport et piscines qu’elles gèrent. Une prise en charge qui a sûrement inspiré la ville de Strasbourg qui finance à titre expérimental depuis l’année dernière des séances de sport sur ordonnance pour certains malades (voir l’actualité du 15.11.2012 sur notre site www.droitsdesmalades.fr)

 

Mais grippées par une prévalence inquiétante de l’obésité qui touche un quart de la population adulte, certaines municipalités pourraient, fortes de ce rapport, changer de braquet et passer d’une politique encourageante à une stratégie punitive, clairement anti-malades.


Bel exemple d’action contre-productive sur le plan sanitaire quand on sait que la part de la population adulte obèse est inversement proportionnelle au niveau de revenus (voir le tableau ci-dessous).

 

D’un certain point de vue, dans les faits, ce rapport propose un plan de lutte anti-pauvres qui, derrière une grossière façade « santé publique », dissimule mal l’objectif d’un véritable choc d’économies sur les prestations sociales, annoncé quelques mois plus tôt par George Osborne, responsable des finances, qui déclarait vouloir réduire l’attribution des aides sociales de 4,5 milliards d’euros par an d’ici à 2015.

 

En France, fort heureusement, l’attribution et le montant des aides sociales ne dépendent pas du poids des usagers. L’obésité est une maladie, elle est même parfois morbide. Le chantage aux prestations sociales exercé sur les personnes qui en sont atteintes est discriminatoire, choquante et dangereuse. En l’occurrence, les Britanniques confondent pragmatisme et ostracisation.


***

Evolution de la part de la population adulte obèse entre 1997 et 2006 selon les revenus mensuels du foyer :

 

Tableau obesite-revenus

 

Source : enquête Obépi-Roche, 23 747 individus de 15 ans et plus.


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