La démographie médicale en 2018 : la médecine générale en chute libre, des disparités territoriales et le salariat/remplacement pour les nouveaux entrants !

La sortie de l’Atlas de la démographie médicale du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) est toujours l’occasion de comprendre l’état des troupes médicales françaises. Ci-après, quelques points clés de synthèse avec les graphiques associés, sur des données issues du CNOM au 1er janvier 2018.

– Les effectifs de médecine générale diminuent d’année en année et, selon les projections du CNOM, vont diminuer fortement jusqu’en 2025. D’autres spécialités d’accès direct sont également dans la même situation : l’ophtalmologie, la dermatologie vénérologie et la psychiatrie.

Les médecins spécialistes, hors médecine générale, n’ont pas de problèmes de renouvellement de leurs effectifs.

On constate de fortes disparités de répartition des médecins toutes spécialités. Au 1er janvier 2018, la densité médicale métropole et DOM est de 270,3 médecins pour 100 000 habitants. Les collectivités d’outre-mer (COM), le Centre-Val de Loire et la Picardie recensent la plus faible densité tandis que la région Provence-Alpes-Côte d’Azur enregistre la plus forte densité avec 343,9 médecins pour 100 000 habitants.

Depuis 2010, l’activité des médecins remplaçants (« activité intermittente » sur le graphique) a augmenté de 22,7% et de 7,2% depuis 2017.

 

 

Enfin, il est à noter que dans les médecins nouvellement inscrits (toutes spécialités), ils choisissent à 62% une activité salariée, 23% le remplacement et 12% le libéral.

 

 

L’étude ne montre pas, ce qui est regrettable, la proportion de médecins qui exercent en groupe ou en  individuel. Nous verrions sans doute une croissance importante du choix de l’exercice groupe chez les nouveaux entrants.

France Assos Santé est vigilant sur les évolutions démographiques de chaque territoire. Pour faire face à la chute de la démographie médicale, les solutions doivent jouer sur TOUS les tableaux : on ne peut en effet envisager aujourd’hui une réponse unique à ces difficultés.  Il est nécessaire de mener une politique transversale de lutte contre les déserts médicaux en passant d’un système de soins à un système de santé global centré sur la prévention et l’accompagnement, et non de compiler des mesures d’aides incitatives qui se sont révélées insuffisamment efficaces jusqu’à aujourd’hui. Il est impératif pour cela de combiner une politique d’aménagement du territoire et de l’offre de soins, à la réforme des formations et des rémunérations des professionnels de santé.

Des pistes d’actions existent, France Assos les défend auprès des pouvoirs publics :

  • Favoriser le regroupement des professionnels au sein de centres de santé, mais aussi entre libéraux : pour cela il est nécessaire de prévoir des aides financières pour accéder à un plateau technique de qualité, un secrétariat partagé qui permet aux médecins de consacrer plus de temps à la prise en charge médicale. Cela pourrait permettre de consacrer du temps aux déplacements à domicile qui peuvent s’avérer nécessaires pour certaines populations.
  • Renforcer l’accessibilité pour les personnes rencontrant des difficultés de mobilité : développer une offre de transports sanitaires avec une prise en charge par l’assurance maladie.
  • Développer le transfert de compétences : développer des formations de pratiques avancées pour les paramédicaux notamment, à l’instar des infirmiers, afin de permettre à ces professionnels de pouvoir être en première ligne d’orientation, mais également de faire le suivi et l’accompagnement, notamment dans le cadre de pathologies chroniques. Cela peut concerner aussi bien les pharmaciens, les kinésithérapeutes et autres paramédicaux mais aussi des professionnels du maintien à domicile (auxiliaires de vie, etc.) qui pourraient également dispenser des soins primaires de base et être en première ligne d’alerte.
  • Développer la télémédecine pour permettre plus souvent d’éviter le déplacement inutile des personnes (plateforme de consultation à distance, téléexpertise), tout en veillant à conserver une qualité et une sécurité maximales avec formation spécifique des professionnels. Il est pour cela nécessaire de prendre en compte la question de l’accès au Haut Débit qui reste encore problématique, de permettre l’équipement des professionnels et des locaux (médecins, centres de santé, EHPAD, pharmacies, etc.) et l’accessibilité universelle des dispositifs.
  • Réguler les dépassements d’honoraires et revoir le système de rémunération en intégrant une rémunération forfaitaire, sur la base d’objectifs : indicateurs de qualité et de caractéristiques des populations et du territoire.
  • Évaluer les dispositifs d’aides financières existants et se concentrer sur ceux qui produisent de réels effets et les diriger vers les médecins qui s’installent en secteur 1 et en groupe.
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