Résultats de notre enquête flash sur la téléconsultation

Comme chaque année, Santé Info Droits, la ligne d’informations juridiques et sociales de France Assos Santé, a mené du 8 au 26 octobre 2018 une enquête auprès de 213 de ses appelants. Elle a porté cette année sur la thématique de la téléconsultation qui, bien qu’elle préexistait, venait d’entrer dans le champ des actes de soins remboursés par l’Assurance maladie depuis le 15 septembre 2018.

Pour notre association, l’objectif était de mesurer l’écho qu’avait reçu ce « nouveau » dispositif et l’impact qu’il pouvait avoir sur les pratiques des assurés sociaux interrogés et sur leur vision de l’exercice médical dans ce cadre.

La téléconsultation : pour un accès plus rapide à un médecin

A la question « Si on vous proposait la téléconsultation, accepteriez-vous d’utiliser ou de réutiliser ce dispositif ?« , plus d’un patient sur 2 voudrait bien l’utiliser (une moindre proportion chez les + de 60 ans, mais on reste autour de 50%), ce qui démontre une certaine ouverture d’esprit sur ce sujet méconnu.

Et concernant les raisons pour lesquelles ils y feraient appel, une forte proportion de personnes espère accéder plus rapidement à un médecin et utiliser moins de temps disponible.

C’est la seule question de l’enquête pour laquelle les personnes reconnues en ALD ont un point de vue différent : en effet, elles sont plus préoccupées par la fatigue que pourrait leur économiser la consultation à distance, en restant à leur domicile ou en se déplaçant dans un lieu de soins à proximité. C’est surtout le cas lorsqu’il faut se rendre chez un spécialiste de sa pathologie exerçant, le plus souvent, au sein des établissements de santé situés dans les grandes villes.

Parmi les freins à la téléconsultation : l’absence de contact physique et une défiance à l’égard de la qualité/la pertinence du dispositif

Parmi les freins à la téléconsultation, le besoin de contact physique vient largement en premier dans la liste. De ce point de vue-là, certains usagers pourraient être rassurés par ce qui est prévu par l’avenant 6 de la Convention médicale en matière d’alternance des consultations en présentiel et en ligne.

Arrive ensuite au deuxième rang des préoccupations, l’absence de confiance dans la qualité ou de pertinence de la pratique.

La téléconsultation : oui, mais…

Ces résultats doivent quand même être mis en perspective avec l’ignorance que la plupart des personnes interrogées avaient du dispositif au moment de l’enquête. Par exemple, la plupart ne savaient pas que la téléconsultation n’était possible qu’après une première consultation ou ignoraient qu’elle pouvait aller de pair avec des objets connectés permettant de prendre la tension, par exemple.

Ces éléments sont de nature à modifier la perception du dispositif par les bénéficiaires.

Les usagers ont néanmoins des raisons d’être inquiets. En effet, la téléconsultation a été généralisée sans qu’aucun professionnel n’ait été formé à la pratique clinique de la télémédecine. C’est prévu dans le cadre de la formation continue, mais le temps va être long avant que tous les médecins soient pertinemment formés.

55,4% favorisent la téléconsultation à domicile

Une majorité de personnes interrogées favorise la téléconsultation à domicile à la téléconsultation dans un cabinet médical ou dans une maison de santé ou dans une officine, etc.

Ce chiffre est certainement à mettre en lien avec les motivations à accepter la téléconsultation, c’est-à-dire une volonté de préserver le temps et la fatigue.

Il est également envisageable que les usagers souhaitent préserver une relation bilatérale avec leur médecin, sans intermédiaire, même professionnel de santé, et avec la garantie du respect du secret sur leurs informations médicales personnelles.

Quelques commentaires libres des usagers, retranscrits bruts. A méditer…

« C’est mieux que rien mais c’est triste. Il aurait mieux fallu former plus de médecins que d’imaginer ça »

« C’est utile pour les maladies pas compliquées, bénignes »

« Ça pourrait être moins cher, la consultation, compte tenu de la facilité pour les médecins »

« Encore faut-il être équipé technologiquement : ordinateur, réseau Internet, vitesse, etc. »

« Cela éviterait l’encombrement des hôpitaux. »

« La téléconsultation engendrerait trop d’erreurs médicales. »

« La téléconsultation peut dépanner ponctuellement mais ne sera pas la solution pour les déserts médicaux. »

« Il faut que ce soit bien fait et pris au sérieux. Le contact physique est primordial pour développer la relation de confiance. »

« Tout dépend de quel type de médecin : psychiatre, OUI. »

« Utile pour les personnes âgées ou immobilisées ou en cas de verglas »

ACCÉDER à l’ensemble des résultats :

ENQUÊTE-FLASH SUR LA TÉLÉCONSULTATION,
réalisée du 8 au 26 octobre 2018 par Santé Info Droits

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