Santé et environnement : les effets de la pollution environnementale sur notre santé

Santé dans votre quotidien

Quels sont les effets de la pollution sur la santé ? Qu’il s’agisse de l’évocation de perturbateurs endocriniens, de l’implication des pesticides dans certaines pathologies (cancers, maladies neurologiques, troubles de la reproduction…) ou des effets du Bisphénol A avérés chez l’animal et suspectés chez l’homme (sur la reproduction, sur le métabolisme), les exemples pourraient se multiplier… Le point sur les objectifs de la santé environnementale qui vise à décrypter les effets de la pollution sur les différents organes du corps.

Les conséquences de la pollution de l’environnement sur notre santé sont multiples. A l’instar du cancer, certains effets liés à cette pollution sont différés. Certains problèmes de santé peuvent, quant à eux, n’apparaître qu’à partir d’une certaine exposition tandis que d’autres effets sont possibles à de très faibles doses (perturbateurs endocriniens). Enfin, certains effets de l’environnement sur la santé sont directement liés à des prédispositions génétiques…

Santé, pollution et environnement : une prise de conscience individuelle et collective

En matière de santé environnementale, de très nombreux cas de figure sont possibles. La prise de conscience relative aux problématiques de santé, pollution, environnement doit par conséquent être à la fois individuelle et collective. En amont de cette prise de conscience : une meilleure connaissance des facteurs et des enjeux de l’environnement à l’origine des impacts sur la santé et des maladies s’avère nécessaire. A retenir : les effets de la pollution environnementale sur la santé peuvent être liés à l’environnement naturel (écosystèmes) et à l’environnement construit (habitat, véhicules…) incluant les conditions et lieux de vie et de travail.

Air, eau, sol… identifier les risques de la pollution environnementale sur la santé

  • La pollution de l’air : la qualité de l’air est un élément auquel nous sommes de plus en plus sensibilisés puisqu’elle se dégrade, en particulier dans les environnements urbains. Si la pollution atmosphérique est moins marquée qu’avant par les effets néfastes des industries, elle l’est bien plus par la circulation automobile qui engendre une explosion de l’exposition aux particules fines, à l’ozone et au dioxyde d’azote. Au sein des logements, la qualité de l’air intérieur s’avère essentielle pour la santé. Elle peut être considérablement dégradée par l’utilisation d’appareils de combustion à l’origine de pollutions intérieures (chaudières, chauffages, appareils de cuisson et l’évacuation de leurs fumées). Le tabagisme sans aération, l’humidité et les moisissures liées aux fuites et infiltrations, la performance des moyens de ventilation peuvent également influer sur la qualité de l’environnement et donc impacter la santé. Enfin, les précautions prises et la nature des matériaux utilisés pendant la construction ou le bricolage, la bonne utilisation des produits ménagers ou d’entretien ou la présence d’animaux domestiques jouent également un rôle sur la qualité de l’air intérieur d’une habitation.
  • La pollution de l’eau :  eaux de surface (rivières, fleuves), eaux souterraines (nappes phréatiques), eaux douces ou marines et eau du robinet… en France, la qualité de l’eau est contrôlée pour préserver notre santé. De nombreux paramètres peuvent influer sur la qualité de l’environnement aquatique : la gestion des eaux usées domestiques, industrielles ou agricoles, la nature des eaux de pluie, la vétusté des réseaux de canalisation, etc. A titre d’exemple, citons la pollution du Rhône et d’autres fleuves par le PCB : entre 2006 et 2009, la consommation de tous les poissons du Rhône était interdite, en raison de la présence de PCB dans leur chair – les PCB ont été fabriqués industriellement à partir de 1930 et leur production arrêtée dans les années 80, ils sont plus souvent connus sous la dénomination de pyralène, arochlor ou askarel, mais également sous d’autres noms commerciaux. Si le contrôle bactériologique des eaux est devenu courant, les contrôles sur les résidus médicamenteux et les rejets des pesticides et autres polluants (les métaux lourds par exemple) restent largement insuffisants.
  • La pollution des sols : avec l’évaluation de l’impact des contaminants chimiques naturellement présents ou émis par les activités humaines (pesticides par exemple), la qualité des sols est devenue une question majeure dont l’expertise reste déficiente. Véritables réceptacles, les sols peuvent devenir des réservoirs de pollution (parasites, résidus de pesticides, radioactivité, polluants organiques et contaminants métalliques…) auxquels les populations peuvent être exposées par contacts directs (ingestion ou inhalation de particules de terre) ou indirects (via la chaîne alimentaire). Résultat : de multiples effets sur la santé.

En matière de danger environnemental, citons l’exposition au plomb qui incarne un problème de santé bien identifié. Les victimes de cette pollution sont de jeunes enfants atteints de saturnisme infantile. Les effets de cette pollution sur la santé sont multiples : dommages sur les systèmes nerveux, hématopoïétique et rénal. L’intoxication à bas bruit ne se traduit pas par des symptômes ou des signes cliniques spécifiques et passe souvent inaperçue. Seule une action volontariste de recherche des facteurs de risque d’exposition de l’enfant puis la prescription d’une plombémie (dosage sanguin) en cas de facteurs identifiés permet de détecter les enfants intoxiqués.

  • La qualité des produits issus de l’agriculture est en partie liée à la qualité de l’eau utilisée dans le processus de production. Bien souvent, les conditions de production sont influencées par une approche productiviste synonyme d’utilisation de substances chimiques nocives pour l’environnement et pour la santé humaine à long terme (engrais, pesticides, hormones, traitements antibiotiques pour les animaux…).
  • La qualité des produits manufacturés et industriels peuvent, comme ceux de l’agriculture, s’avérer nocifs pour la santé. Leur processus de fabrication peut engendrer des pollutions environnementales  (par exemple sur l’eau ou l’air, comme on l’a vu). Ils peuvent avoir des effets sur la santé au moment de leur utilisation en raison des substances qu’ils contiennent (perturbateurs endocriniens…).
  • Le bruit est un son indésirable qui agit sur la santé. Une exposition prolongée au bruit, qu’elle soit liée à son environnement domestique ou professionnel, est un facteur de fatigue, de stress, d’anxiété, de perturbation de l’attention et du sommeil. La prévention de l’exposition aux bruits excessifs est assez encadrée, puisque possible à surveiller et à contrôler dans un environnement professionnel. De même, des aménagements de l’environnement urbain (murs anti-bruit, aux revêtements adaptés des routes, aux espaces végétalisés) peuvent améliorer considérablement la qualité de vie des riverains de certaines zones sensibles en absorbant certains bruits. Cette même démarche de prévention de la pollution sonore peut être appliquée au niveau individuel. La solution : une bonne isolation du domicile et l’utilisation, lorsque nécessaire, de protections de type boules Quiès lorsqu’on peut être confronté à des niveaux sonores élevés (concerts, travaux…) potentiellement dangereux pour la santé.
  • Les rayonnements électromagnétiques : les effets potentiels de la pollution électromagnétique sur la santé sont controversés. Cette pollution environnementale d’un nouveau genre appartient à la catégorie des risques émergents au même titre que les nanotechnologies, les perturbateurs endocriniens, les résidus médicamenteux dans l’eau… pour lesquels les connaissances sont insuffisantes et l’incertitude scientifique persistante. Certaines études tendraient à prouver qu’en dessous des seuils aujourd’hui existants pour protéger les populations, ils seraient inoffensifs pour l’homme. D’autres analyses préconisent au contraire d’abaisser substantiellement les normes pour préserver la santé humaine. Ceci, d’autant que les sources incriminées sont nombreuses dans les environnements modernes : antennes-relais pour la téléphonie mobile, téléphones mobiles eux-mêmes, wi-fi, lignes à haute tension, transformateurs électriques… Sans provoquer d’angoisse démesurée face à un phénomène omniprésent et facilitateur de notre vie quotidienne, c’est certainement un facteur à prendre en compte lorsqu’on constate pour certaines personnes hypersensibles des souffrances physiques (impression de décharges électriques dans le corps, de fourmillements, oreilles qui chauffent, sensation cuisante au niveau temporal ou occipital, sensation de « pression dans le crâne », nausées, gorge « serrée », maux de tête…) inexpliquées, récurrentes et qui peuvent s’aggraver.

Les effets de la pollution sur la santé : vers une prise de conscience politique ?

En juillet 2006, le ministère en charge de la santé a tiré un premier bilan à deux ans au sujet du Plan national santé-environnement (PNSE) adopté le 21 juin 2004 pour cinq ans. Les ateliers du Grenelle de l’Environnement en 2007 ont appelé au développement du domaine santé-environnement. Un deuxième Plan national santé-environnement (PNSE 2) a été finalisé le 26 juin 2009, décliné ensuite en plans régionaux (PRSE). A noter : l’Institut de Veille sanitaire (InVS) a publié le 29 avril 2013 le second tome du rapport sur l’exposition de la population française aux substances chimiques de l’environnement. Une expertise collective de l’Inserm sur les connaissances relatives aux effets des pesticides sur la santé a été publiée en juin 2013.

Tandis que certains reprochent le manque de moyens affectés à la prévention et à la lutte contre les pollutions et que les maladies métaboliques chroniques et les cancers augmentent, les études sur la santé et l’environnement se multiplient. De même, les plans nationaux précités témoignent d’une préoccupation grandissante à l’égard des interconnexions entre pollutions environnementales et maladies.

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