Les recettes pour sauver la planète !

Et si parmi les bonnes résolutions de 2018, figurait celle de mieux manger pour faire d’une pierre deux coups : prendre soin de sa santé et de celle de la planète.

Le fait est que notre alimentation pèse très lourd en termes d’impact écologique. En France, manger pollue davantage que les transports !

Sans doute mangeons-nous désormais trop vite, sans réfléchir à ce que nous avalons, sans chercher à savoir d’où vient ce que nous consommons. Pourtant les spécialistes s’accordent désormais sur les principales dérives de notre alimentation, des dérives qui mettent en danger la nature, et conséquemment le climat, dans un cercle vicieux qui joue invariablement avec notre santé.  

LE PANIER DE COURSES DURABLE

Il y a quelques semaines, une étude co-réalisée par WWF France et ECO2 Initiative a démontré qu’il était possible de changer ses habitudes alimentaires, et notamment la façon de faire ses courses, afin de réduire notre impact sur l’environnement tout en ne dépensant pas plus et en respectant le cahier des charges du ministère de la santé en termes d’apports nutritionnels qualitatifs.

Pour y parvenir, l’idée est d’augmenter très très significativement (+95%) la part de légumes, de céréales et de légumineuses aux dépens de la viande, des poissons sauvages et surtout des produits industriels transformés. C’est ce que l’on appelle le régime « flexitarien » qui consiste à consommer 2/3 de protéines végétales contre 1/3 de protéines animales. En parallèle, il est aussi question de préférer les farines complètes aux farines raffinées qui sont le plus largement utilisées dans les pâtes ou le pain.

En réduisant la part de produits finalement très chers que sont la viande, le poisson et les produits transformés, on peut alors consacrer davantage de budget à des produits ayant obtenu des certifications qualitatives, comme celui concernant l’agriculture biologique, le « MSC » pour une pêche durable ou le Label Rouge. Ainsi ce panier durable a-t-il été élaboré pour coûter exactement le même prix que le panier moyen d’une famille de 2 adultes et 2 enfants pour une semaine, comme le montre l’infographie ci-dessous.

Enfin, ce panier durable a le bon goût de mettre en avant des produits plus sains, moins gras, moins salés, moins sucrés.

Le résultat de ce changement d’habitudes et d’achats alimentaires permettrait de réduire de 38% l’impact carbone par rapport au panier moyen actuel.

infographie sur panier de courses standard et panier de courses d'un flexitarien

L’étude complète est à lire en suivant ce lien.

UN LIVRE QUI NOUS DONNE DES RECETTES POUR SAUVER LE CLIMAT

Vous êtes convaincus par la nécessité de modifier le contenu de nos assiettes mais ne savez pas forcément par où commencer ? Le livre Ça chauffe dans nos assiettes peut vous servir de guide !

Quelques chiffres

En préambule et pour bien situer les choses, Yves Leers et Jean-Luc Fessard, les auteurs du livre, rappellent que l’alimentation représente 27% de l’empreinte carbone des Français, suivie à 26% par les transports et 24% pour ce qui concerne les logements. Et oui ! Manger pollue davantage que se déplacer en transports ! Mais il y a des aliments qui ont un impact écologique bien plus grave que d’autres puisque la part des émissions de gaz à effet de serre pour la viande, les poissons et les plats carnés dans l’alimentation d’un Français représente 52%. Le panier flexitarien proposé par WWF France et ECO2 Initiative est donc tout à fait pertinent.

Pourquoi réduire notre impact sur l’environnement ?

Les auteurs expliquent qu’il est urgent de changer la donne dès maintenant, car le réchauffement climatique aura des conséquences sur la production alimentaire. Des disparités selon les pays, mais aussi selon les régions et le type de culture sont à prévoir. L’eau viendra à manquer pour notre consommation directe autant que pour l’irrigation. Le réchauffement entraînera certainement aussi une recrudescence des insectes et parasites qui ravagent les récoltes car ils survivront si les hivers ne sont plus aussi rudes. La faune et la flore aquatiques sont également menacées si la température des eaux se réchauffe sur la planète bleue.

Il va falloir également tenir compte de la surpopulation dans les décennies à venir. On s’attend à environ 9 milliards d’individus en 2050, ce qui signifie qu’il faudrait alors accroître la production alimentaire de 70% alors qu’aujourd’hui où nous sommes plus de 7 milliards, « 800 millions d’êtres humains ne mangent pas à leur faim » précisent les auteurs, en reprenant les chiffres de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Ils ajoutent : « La croissance démographique risque d’accélérer la déforestation, donc d’aggraver encore plus le réchauffement. ».

De petits gestes pour la planète à l’heure de faire ses courses

Les auteurs passent ainsi en revue l’ensemble de la chaîne alimentaire pour pointer toutes les dérives écologiques. Des pesticides à l’irrigation en passant par les transports ou les emballages, on comprend peu à peu que chaque étape mérite d’être revue et améliorée et que même à notre niveau de consommateur, nous pouvons agir sur chacune d’elle ! Par exemple, il est important de manger local et des produits de saison. Saviez-vous, ainsi qu’il est indiqué dans le livre, que : « L’asperge mexicaine vendue en France a un impact sur le climat 15 fois plus élevé que celle cultivée en France » ou que les tomates cultivées « hors sol » quasiment toute l’année ont un bilan carbone 10 à 20 fois plus lourd que les tomates de plein champ ? Bien sûr, elles ne poussent pas toute l’année mais il y a beaucoup d’autres fruits et légumes en hiver pour compenser. Un petit guide des fruits et légumes de saison se trouve d’ailleurs dans le livre.

De même, il est essentiel de bien lire les étiquettes des produits que l’on achète pour éviter ceux qui ne font pas de bien au climat. C’est le cas notamment de l’huile de palme, première huile produite dans le monde, qui entraîne une large déforestation, principalement en Malaisie et en Indonésie. Cette huile voyage beaucoup trop et, malgré cela, elle reste très bon marché. Elle est cependant vraiment à éviter lorsqu’elle hydrogénée, c’est-à-dire transformée par les industriels pour être plus facile à transporter et mieux résister à la chaleur, car elle est alors dénaturée et sans intérêt sur le plan nutritif.

Au fur et à mesure de la lecture, on se rend compte qu’il y a finalement de nombreux gestes très simples que l’on peut faire pour diminuer notre impact sur la planète et à chaque fois les auteurs prennent le temps d’expliquer pourquoi chacun de ces gestes du quotidien est important. Ils espèrent bien entendu que modifier nos habitudes d’achats forcera les acteurs de la chaîne alimentaire, depuis les pouvoirs publics jusqu’aux distributeurs, à changer pour nous proposer une alimentation plus saine et respectueuse de l’environnement.

Par quoi commencer ? Par exemple, il suffit de penser à prendre un cabas pour faire ses courses, d’acheter en vrac, d’acheter local et de saison, de réduire sa consommation de produits animaux et de basculer ce budget vers des produits biologiques cultivés sans pesticides, d’acheter plus de produits bruts et moins de produits transformés, de faire attention au gaspillage, etc…

Mais les auteurs nous éclairent aussi sur des points sur lesquels nous ne prenons pas toujours le temps de réfléchir ! Par exemple, les produits surgelés, bons ou mauvais pour le climat ? Quant aux modes de cuisson, certains sont-ils plus écologiques que d’autres ?

Protéger la nature pour rester nous aussi en bonne santé

La façon dont nous cultivons et transformons les produits va évidemment avoir un impact très significatif sur notre santé ! Parmi d’autres déterminants, comme la pollution, l’alimentation est en cause dans de nombreuses maladies comme les cancers, les maladies cardio-vasculaires ou le diabète, elle  est considérée comme LA maladie du XXIème siècle. L’alimentation industrielle élaborée à base de produits abreuvés de pesticides qui sont probablement neurotoxiques est soupçonnée de participer à l’augmentation des cas de la maladie d’Alzheimer.

Les auteurs précisent : « Globalement, le passage à une alimentation équilibrée comportant davantage de fruits, de légumes et de légumineuses et moins de produits animaux pourrait réduire la mortalité de 6 à 10% et les émissions de gaz à effet de serre de 30 à 70% en 2050. »

En attendant, comment choisir ce que l’on doit manger ?

Pour chaque catégorie d’aliments, les auteurs exposent le niveau de pollution produit, proposent des solutions pour le réduire et expliquent comment choisir au mieux les aliments.

Les chiffres sur la pollution générée par l’élevage rappelés dans le livre et issus de différentes études internationales donnent le tournis ! Sans aucun doute est-il urgent de réduire la part de viande dans nos assiettes mais comment savoir s’il vaut mieux finalement consommer du porc, du bœuf ou du poulet. Et quid du lait et des œufs ? Bon ou mauvais pour notre planète ?

Faut-il alors se rabattre sur les produits de la mer dont l’équilibre écologique est également grandement menacé ? D’ailleurs, vaut-il mieux choisir des poissons sauvages ou des poissons d’élevage biologique ? La réponse à cette question n’est pas forcément celle que l’on croit…

Et concernant les fruits et les légumes, lesquels sont les moins contaminés, les moins consommateurs d’eau, générateurs de gaz à effet de serre, et comment tenter de faire les bons choix lorsque l’on fait ses courses ?

Autant de questions auxquelles les auteurs tentent de répondre en se basant sur les connaissances actuelles, en donnant toujours un maximum d’exemples concrets.

Anticiper mais surtout bien cuisiner…

Livre Ça chauffe dans nos assiettesLoin d’être simplement alarmistes, les auteurs exposent les solutions à mettre en œuvre pour inverser ces tristes tendances et pour tous ceux qui aiment les romans d’anticipation, le dernier chapitre est consacré à la vision de nos assiettes en 2050.

Enfin, et parce que responsabilité et gourmandise ne sont pas incompatibles, le livre s’achève sur 18 recettes de grands chefs, toutes conçues pour protéger notre belle planète, sa faune, sa flore et les futures générations !

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