Huiles essentielles : avec prudence, sinon parcimonie…

On pourrait intuitivement penser que ces huiles ne présentent aucun risque. Ça n’est pas le cas. Bourrées de produits chimiques, elles peuvent provoquer des effets indésirables parfois graves. Quelle attitude adopter pour minimiser les risques associés à l’utilisation d’huiles essentielles ?

Puisqu’elles sont naturelles, elles ne peuvent être que bonnes pour la santé. Pas si vite, prévient la Direction générale de la consommation de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans un document sur les huiles essentielles publié récemment et portant sur les précautions à adopter lors de leur utilisation.

Les huiles essentielles sont des substances odorantes produites par certaines plantes qui sont extraites sous forme de liquide, obtenu après distillation de tout ou partie du végétal (feuilles, fleurs, écorces, graines, tiges, etc.). Ces huiles (qui contrairement à ce que leur nom indique, ne contiennent pas de corps gras) sont en vente libre en pharmacie, dans les grandes surfaces, les magasins spécialisés ou encore sur internet.

Un cocktail chimique potentiellement dangereux

Elles contiennent de nombreux composés organiques volatiles : des alcools, des aldéhydes, des cétones, des phénols, des esters, des éthers et des terpènes, en proportions variables. Pour la Commission européenne, « ce sont donc des substances chimiques dont l’innocuité pour la santé et l’environnement ne saurait être garantie sans une évaluation au préalable de sa sécurité chimique ».

Les symptômes et la gravité d’une intoxication par les huiles essentielles dépendent du type d’exposition (ingestion, contact oculaire, inhalation), de l’huile en cause, de sa concentration dans le produit utilisé, de la quantité ingérée et de la sensibilité du sujet. L’intoxication par les huiles essentielles pures (non diluées) est le cas de figure susceptible d’engendrer les plus fortes réactions.

Les symptômes en cas d’intoxication

Irritation des muqueuses de la bouche, nausées, vomissements, diarrhée… Tels sont les symptômes observés en cas d’ingestion. Certaines huiles essentielles peuvent également provoquer des convulsions, des problèmes respiratoires voire une atteinte au foie ou aux reins.

En cas de contact de la peau avec une huile pure ou diluée, gare aux irritations : rougeurs, sensations de brûlures. L’intensité des effets dépend, là encore, de la quantité du produit entrée en contact avec la peau. A noter que ces huiles sont aussi susceptibles de déclencher des réactions allergiques chez des personnes sensibilisées. Les professionnels utilisant des produits de massage contenant des huiles essentielles sont ainsi plus particulièrement exposés à ce risque.

Le contact avec les yeux peut quant à lui engendrer des troubles de la vision et des atteintes à la cornée. Premier réflexe dans le cas d’une telle mésaventure : rincez abondamment à l’eau claire. Consultez rapidement un spécialiste si la blessure vous semble grave. Dans tous les cas, si vous ressentez un malaise que vous attribuez à une huile essentielle, n’hésitez pas à prendre rendez-vous chez le médecin. Vous estimez que la situation relève de l’urgence (chacun jaugera) ? Composez le 112 pour être mis en contact avec un professionnel de santé. A l’écoute des symptômes que vous lui décrirez, il vous indiquera s’il est préférable de recourir rapidement à des soins.

Conseils pour éviter les déconvenues

Avant de guérir, tâchons de prévenir. Pour la DGCCRF, l’usage de ces produits, tout naturels soient-ils, est à considérer avec des précautions toutes particulières  chez l’enfant, la femme enceinte ou allaitante, les personnes âgées et celles souffrant de pathologies chroniques. Avis aux grands-mères qui truffent la chambre de leurs petits-enfants de fiole d’huiles essentielles afin d’éloigner les infections ! Autre conseil du gendarme de la concurrence : n’appliquez jamais ce type de produit sur les muqueuses, le nez, les yeux ou encore le conduit auditif.

« Pour les personnes à tendances allergiques, toujours effectuer un test d’allergie avant d’utiliser une huile essentielle ». Après un massage ou une application cutanée, on conseille aussi de se laver les mains au savon (frottez bien !). Il convient enfin de ne jamais chauffer une huile essentielle pour faciliter sa diffusion. Cette action peut faire perdre aux huiles leurs propriétés bénéfiques et surtout provoquer l’émanation de produits de dégradation, susceptibles de présenter une toxicité importante.

Malgré tout, bien utilisées, en tenant compte de ces conseils, et en étant accompagné de personnes qui s’y connaissent/d’informations pertinentes et précises, les huiles essentielles peuvent présenter un intérêt… mais comme tout « produit actif », c’est une utilisation raisonnée qui doit être recherchée…

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3 commentaires

  • Cotta Danielle dit :

    je viens d’avaler 10 gouttes de tea tree,quel risque ?
    Merci de votre réponse

    • Admin France Assos Santé dit :

      Bonjour, et merci de votre commentaire.
      Afin d’être certaine, nous vous conseillons de contacter votre médecin traitant qui connait votre profil santé (allergies, réactions…). Et surtout, en cas de gêne, brûlures, picotement ou tout symptômes qui vous paraitrait anormal, appelez immédiatement le 112 pour contacter en urgence un professionnel de santé.
      Bonne journée,
      L’équipe France Assos Santé

  • Nuju dit :

    je suis dans une errance médicale au sujet d’ingestion de 25 gouttes dhuile essentielle de tea tree en 2 ans (dernière ingestion il y a 6 mois) et mes symptomes sont chaleur dans la tête, zone occipitale et tronc cerebral, fatigabilite, debut de vertige quand je pietine, confusion mentale, lenteur cognitive, yeux et bouche secs. D ans votre article il n’est pas question de symptômes à retardement. Des crises aiguës(maux de tête, nausées, vomissements) sont survenues 2/3 jours après ingestion puis sont passees au bout de 2/3 jours et je n’ai pas fait le lien avec lingestion. Des médecins et psychiatres maintenant que j’ai fait le lien ont attribue cela a une dépression concomittante et sans doute conséquente de lintoxication . J’ai enfin trouvé une généraliste qui m’a fait 2 lettres pour un neurologue et un interniste. Les irms que j’ai passé ne sont pas parlant pour l’instant… il y a une étude lanses de 2020 sur cette huile dans les complements alimentaires, qui explique genotoxicite et je crois risque de cancer.

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