La Journée mondiale de la santé se tient aujourd’hui et met l’accent sur la sécurité sanitaire des aliments. « De la ferme à l’assiette, vous avez tous un rôle à jouer », estime l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à l’origine de cette journée. Encore faut-il savoir où se trouvent les risques et comment les déjouer.
Elle était consacrée l’année dernière aux maladies à transmission vectorielle (véhiculées par les puces, tiques, moustiques, etc.), elle l’est aujourd’hui à la sécurité sanitaire des aliments.
La Journée mondiale de la santé, organisée sous l’égide de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), se tient tous les ans avec l’objectif de mettre en lumière une thématique sur laquelle l’OMS souhaite sensibiliser la population.
« Les aliments insalubres sont à l’origine, selon les estimations, de 2 millions de décès par an – dont de nombreux enfants. Les aliments contenant des bactéries, des virus, des parasites ou des substances chimiques sont responsables de plus de 200 maladies, allant de la diarrhée aux cancers », indique l’OMS pour justifier le choix de cette thématique.
Rendez-vous de gros légumes à Rungis
La problématique de la sécurité sanitaire des aliments ne comporte évidemment pas les mêmes enjeux selon l’endroit de la planète où l’on se trouve. C’est néanmoins en France que Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, a décidé de lancer la journée en se rendant ce matin au marché de Rungis accompagnée de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, Benoit Vallet, directeur général de la Santé et Marc Mortureux, directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
Cette journée, l’Anses a décidé d’en profiter pour mettre l’accent sur le risque des intoxications alimentaires et les gestes simples à adopter afin de les éviter. Au programme également, les « recommandations de l’Agence pour bien ranger votre réfrigérateur, préparer et conserver les biberons des nourrissons dans les meilleures conditions, ou encore pour profiter du barbecue en toute sécurité ». Des sujets porteurs d’enjeux, s’il en est ! Pas question d’évoquer les sujets qui fâchent. Sollicitée par 66 Millions d’IMpatients, sur le débat parlementaire particulièrement animé portant en ce moment sur l’étiquetage nutritionnelle simplifié, l’Anses n’a pas souhaité donner suite.
L’étiquetage nutritionnel simplifié en débat
Cette nouvelle mesure inscrite dans le projet de loi santé voit en ce moment les parlementaires s’étriper joyeusement afin de savoir s’il faut privilégier l’intérêt d’une information éclairée du consommateur, et donc sa santé, ou bien y renoncer afin de protéger les intérêts financiers des industriels en les laissant nous refourguer à la brouette des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés. Imaginé afin de permettre aux consommateurs d’identifier en un coup d’œil les produits les plus équilibrés, ce nouveau mode d’étiquetage des emballages vient d’être adopté par l’Assemblée nationale en première lecture du projet de loi. Nul doute qu’elle animera encore les débats.
Farouchement opposés à l’étiquetage nutritionnel simplifié, qu’ils jugent trop stigmatisant, les industriels apportent une nouvelle fois la preuve que la santé de leurs clients passe bien après celle de leur chiffre d’affaires. Il suffit pour s’en convaincre de constater comment pendant des années ils les ont trompés avec des allégations santé ne reposant sur aucune preuve tangible. Les autorités européennes ont mis un terme à ces pratiques, on ne peut que s’en féliciter.
Le point sur les toxiques dans nos assiettes
On aimerait voir la même énergie mise au service de la lutte contre l’utilisation massive d’antibiotiques dans les élevages dont on sait qu’elle participe, comme chez l’homme d’ailleurs, au développement de bactéries résistantes. Rien que dans l’Union européenne, ce phénomène, qui va galopant, serait responsable chaque année d’environ 25 000 décès.
La question de la santé dans l’assiette, c’est aussi celle des substances qui composent les différents contenants et ustensiles entrant en contact avec les aliments lors de leur stockage ou de leur préparation. Bisphénol A, téflon, aluminium… Retrouvez dans ce dernier volet de notre dossier consacré à la sécurité sanitaire des aliments, le point sur ce qu’on sait des risques que présentent les différentes substances utilisées en cuisine. Et comment, autant que possible, s’en prémunir…
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