chiropraxie, osthéopathie

La famille Junot a mal au dos… Chiro ou ostéo ?

Cet hiver, la famille Junot a décidé de tester les médecines dites « douces », ou encore « complémentaires », pour se soigner. Ostéopathie, chiropraxie, acupuncture, homéopathie… Pour quelles indications médicales, ces différentes disciplines sont-elles les plus efficaces et comment y recourir ? 66 Millions d’Impatients a fait sa petite enquête !

Petits ou gros soucis de santé, alimentation, environnement, prévention… Suivez les aventures de la famille Junot (Caroline, Mathieu, et leurs deux enfants, Sébastien et Sidonie) qui se pose les 1001 questions que nous nous posons tous quand il s’agit de notre santé.

Depuis quelques temps, dans la maison Junot, on entend souvent Mathieu se plaindre de douleurs dorsales, et Caroline de migraines à répétition… Chacun de leurs amis a, sur le sujet, son mot à dire et chacun connaît un ostéopathe épatant qu’il faut absolument aller consulter. L’un d’eux connaît même un chiropracteur qu’il leur recommande très vivement ! Les antalgiques ne leur étant plus d’une très grande aide, le couple décide donc de suivre les conseils de leur entourage…

Cependant comment choisir le bon ostéopathe ? Et d’ailleurs l’ostéopathie est-elle bien indiquée pour ce dont ils souffrent ? La chiropraxie n’est-elle pas plus efficace ? Mais au fait, c’est quoi la chiropraxie ? Et comment vérifier que le praticien retenu a suivi la meilleure formation possible ? Combien cela coûte-t-il et est-ce remboursé ? Autant d’interrogations qui méritent bien quelques éclaircissements…

La famille Junot a mal au dos…
chiro ou ostéo ?

Description et approche thérapeutique

Les deux disciplines sont des thérapies manuelles qui n’ont recours, ni l’une, ni l’autre, à des traitements médicamenteux. Elles ont un autre point commun essentiel, c’est qu’elles envisagent le patient dans sa globalité. Jean-Paul Pianta, chiropracteur, nous explique qu’il ne faut pas s’étonner de voir un praticien s’intéresser au pied d’un patient qui se plaint de maux de tête, car toutes les parties de notre corps sont liées les unes aux autres, directement ou indirectement. La preuve, lorsque l’on marche, si on avance le pied, le bras opposé réagit en même temps. Certains chiropracteurs vont même proposer un travail sur l’émotionnel car pour eux, le corps et l’âme forment un tout. L’une des différences notables réside plutôt dans l’approche de ces deux pratiques, apparues quasiment en même temps, à la fin du XIXème siècle. En effet, ainsi que l’explique Thibault Dubois, ostéopathe et vice-président du Syndicat Français Des Ostéopathes (SFDO), l’ostéopathie se concentre sur 3 grandes sphères d’intervention, à savoir la sphère musculo-squelettique, la sphère crânienne (incluant la colonne vertébrale qui lui est rattachée), et la sphère viscérale. La chiropraxie, quant à elle, est davantage centrée sur le système nerveux central.

Pour quels types de problèmes consulte-t-on un ostéopathe ou un chiropracteur ?

Il y a de nombreuses indications communes en réalité, comme le mal de dos, qui est le principal sujet de consultation pour les deux disciplines, ou les migraines dont souffrent justement les parents de la famille Junot ! La base des deux pratiques repose en effet sur l’importance d’améliorer et de maintenir la mobilité de tout notre corps. Un petit grain de sable suffit parfois à enrayer toute une machine. Jean-Paul Pianta rappelle que deux éléments jouent en notre défaveur dans notre vie, d’une part la gravité, que l’on néglige trop souvent, d’autre part l’évolution de notre corps, qui avec l’âge a tendance à se mettre en flexion. Les deux disciplines ont ceci de commun qu’elles vont chercher le fameux « grain de sable », au lieu de se concentrer uniquement sur la pathologie, afin de rétablir un équilibre global. Ce faisant, on peut ainsi réduire une douleur musculaire ou squelettique, mais également soigner le système digestif, améliorer le sommeil, réduire la fréquence et l’intensité de migraines chroniques…

Bien entendu, ces deux médecines ne guérissent pas tout et ne sont notamment pas indiquées pour soigner un état fiévreux par exemple, comme une grippe. Néanmoins Jean-Paul Pianta affirme que les patients qui le consultent régulièrement, de façon préventive, sont assez peu sujets à ce genre de maux…

Comment se déroule une séance ?

Dans la mesure où la chiropraxie et l’ostéopathie sont souvent des médecines que l’on envisage après avoir essayé la médecine traditionnelle, il n’est pas rare que les patients arrivent avec des analyses ou des radios. Il est tout à fait indiqué de les apporter. Un chiropracteur ou un ostéopathe qui a reçu la formation adaptée (nous apporterons des précisions sur le sujet plus loin dans cet article) est, en effet, qualifié pour étudier de tels examens, et intervenir en fonction. Le chiropracteur, le plus souvent, évaluera la posture du patient, voire sa démarche. L’ostéopathe quant à lui testera la qualité des mouvements des tissus par le biais de palpations et de « manipulations » manuelles. Le mot « manipulation » n’est d’ailleurs pas tout à fait correct dans la mesure où l’on appelle cela un « ajustement » dans le cas de la chiropraxie et une « mobilisation » lorsqu’il s’agit d’ostéopathie. Ces thérapies manuelles sont parfois impressionnantes et donnent l’impression que les articulations « craquent », mais le praticien peut selon le diagnostic intervenir avec des gestes plus doux, quasiment imperceptibles parfois.

Des gestes qui peuvent être étonnants…

Jean-Paul Pianta utilise par exemple une technique de chiropraxie un peu particulière qui consiste à placer ses doigts à l’intérieur de la bouche du patient pour augmenter son élasticité, car comme il l’explique, le visage aussi subit cette fameuse flexion qui apparaît avec les années et cela se répercute sur notre ouïe, notre odorat, notre vue qui baissent peu à peu. Ainsi durant une séance de chiropraxie ou d’ostéopathie, le praticien a recours à des gestes que l’on ne retrouve pas vraiment dans la médecine conventionnelle et qui peuvent sembler surprenants. C’est notamment le cas de la technique d’ostéopathie qui consiste à poser les mains sur le crâne pour appliquer des pressions parfois très légères, tellement légères que l’on a du mal à croire que cela puisse être efficace. Ces pressions très précises servent pourtant à lever des points de densité sur les structures péri-crâniennes.

Combien de séances sont nécessaires pour soulager une crise ?

Sur ce point encore, les deux disciplines proposent un rythme de consultations assez similaire.

Lorsque l’on consulte en cas de « crise », Thibault Dubois pour l’ostéopathie parle de 3 consultations rapprochées, Jean-Paul Pianta en évoque plutôt 4. Pour les douleurs chroniques, le chiropracteur proposera en général 4 séances, réparties en 3 mois. L’ostéopathe envisage de son côté, 5 à 6 séances, chacune espacées d’environ 3 semaines. Enfin en prévention, l’idéal pour les deux praticiens se situe entre 2 et 3 consultations annuelles. Notez qu’il s’agit d’informations indicatives qui peuvent varier en fonction, et du praticien, et du patient.

Comment trouver un bon praticien ?

C’est sur cet aspect que la différence peut être plus notable…

Premier point, la chiropraxie n’est pas une discipline très développée en France. Notre pays ne compte pas plus de 700 chiropracteurs. Pourtant d’autres pays valorisent beaucoup cette discipline. En Suisse, elle est enseignée à l’université, et plus de 60 000 chiropracteurs exercent aux Etats-Unis. En revanche, vous aurez plus de mal à y trouver un ostéopathe… Ce qui est certain, c’est que quel que soit le pays où vous consulterez un chiropracteur, vous serez sûr qu’il aura le même niveau de formation que tous ses homologues, puisque cette formation est unique et répond à des règles internationales, comprenant 6 ans d’études à plein temps, soit 5500 heures, réparties entre études et pratique.

En France, il est beaucoup plus simple de trouver l’adresse d’un ostéopathe puisqu’on en dénombre désormais plus de 20 000. Cependant, le niveau de formation est plus aléatoire… Heureusement cela va enfin changer ! Il y a, en effet, eu une dérive entre 2007 et 2015. La formation étant trop peu réglementée, les centres d’enseignement se sont multipliés et le nombre d’ostéopathes est passé de 6000 en 2007 à 23 000 environ aujourd’hui. Cela ne veut pas dire que les ostéopathes formés durant cette période ne sont pas compétents, car parmi les trop nombreux établissements, certains, inscrits au répertoire national de certification professionnelle, respectaient les règles d’une formation scrupuleuse. Mais enfin, dans un souci d’homogénéisation, un décret et deux arrêtés publiés en décembre 2014 réglementent désormais la formation de cette profession qui devra compter 4860 heures, avec des aménagements pour les médecins, les masseurs-kinésithérapeutes, les sages-femmes ou les infirmiers. N’hésitez pas à vous renseigner sur la formation reçue par l’ostéopathe que l’on vous recommande, c’est votre droit, d’autant plus que c’est votre santé qui est en jeu !

Prise en charge par l’assurance maladie

Pour l’instant, il n’est pas prévu que ces deux médecines « complémentaires » soient prises en charge par la sécurité sociale, or elles sont assez onéreuses (rarement moins de 50€ la consultation). En revanche, pensez à vérifier le détail des remboursements proposés par votre complémentaire santé, car de plus en plus de contrats offrent désormais la possibilité de vous faire rembourser quelques séances par an dans la limite d’un certain plafond de dépenses.

En savoir plus :

 

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