Les Junot ont-ils fait le plein de vitamine D cet été?

Petits ou gros soucis de santé, alimentation, environnement, prévention… Suivez les aventures de la famille Junot qui se pose les 1001 questions que nous nous posons tous, quand il s’agit de notre santé…

Alors que Caroline a scrupuleusement protégé ses deux enfants du soleil durant tout l’été, de retour à la maison, sa meilleure amie lui fait la leçon en lui disant qu’à cause de ces précautions, elle a privé ses enfants de leurs besoins en vitamine D ! Cela devient un vrai casse-tête pour Caroline et 66 Millions d’Impatients va tenter de l’aider à le démêler…

La vitamine soleil

Il est exact que la vitamine D est, en grande partie (80 à 90%), fabriquée par notre corps sous l’effet des UVB. C’est pourquoi elle est souvent appelée « vitamine soleil ». Pour être plus précis, les UVB, au contact de la peau, transforment sous celle-ci un dérivé du cholestérol qui devient alors la vitamine D. Elle va ensuite subir deux autres transformations, une au niveau du foie, puis une autre au niveau des reins qui lui permettent d’acquérir sa forme la plus active.

Vitamine D et alimentation

On peut également trouver de la vitamine D dans notre alimentation, mais en faible quantité. Elle n’est pas suffisante pour couvrir nos besoins. Il existe d’ailleurs plusieurs variantes de vitamine D, dont les deux plus connues sont :

  • La vitamine D2, d’origine végétale, que l’on trouve par exemple dans certains champignons ;
  • La vitamine D3, d’origine animale (celle synthétisée par les UVB), que l’on trouve principalement dans les poissons gras, notamment dans un remède de grand-mère qui fait grimacer : l’huile de foie de morue !

Mais à quoi ça sert la vitamine D ?

Sa forme la plus active (après transformation au niveau des reins) favorise notamment l’absorption du calcium dans l’intestin. Or le calcium joue un rôle prépondérant dans la constitution de notre squelette. C’est la raison pour laquelle l’action de la vitamine D est très importante dans la prévention des maladies osseuses comme l’ostéoporose, une maladie fréquente, surtout chez les femmes après la ménopause, et qui expose ceux qui en souffrent à des risques importants de fractures.
Pour les mêmes raisons, une carence en vitamine D est responsable d’une autre maladie, qui touche cette fois les enfants, le rachitisme. Le rachitisme est également responsable de fractures, voire de déformations osseuses. Aujourd’hui en France, cette maladie a presque disparu, pourtant des bébés peu exposés au soleil, ou dont les mamans allaitantes s’exposeraient peu, peuvent en souffrir…
Mais le manque de vitamine D n’est pas seulement corrélé à des maladies osseuses et est également mis en cause dans l’apparition de cancers, de problèmes cardio-vasculaires, de maladies auto-immunes, de diabètes de type 2… Bref la vitamine D semble être sur tous les fronts et a le vent en poupe !

De l’intérêt de prendre des suppléments de vitamine D…

La vitamine D est tellement à la mode que, ces dernières années, les médecins ont prescrit beaucoup de leur dosage à leurs patients. Cela ayant un coût non négligeable (92 millions d’euros en 2011), la Caisse nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs salariés (CNAMTS) et la Direction générale de la Santé (DGS) ont demandé à la Haute Autorité de Santé (HAS) de donner leur avis sur la pertinence de ce dosage. Le rapport de la HAS datant de 2013 (à lire ici) est plutôt mitigé et précise que leur « travail a mis en évidence de nombreux domaines d’incertitudes qui ne permettent pas aujourd’hui d’apporter la preuve de l’utilité clinique du dosage de la vitamine D dans de très nombreuses situations. ». Ce même rapport met également en balance l’intérêt de prendre des suppléments de vitamine D (ampoule buvable) et il s’avère que même si les déficits en vitamine D sont manifestes dans un certain nombre de pathologies non squelettiques, la supplémentation de cette vitamine ne semble pas toujours efficace dans la prévention de ces maladies.
Deux autres études publiées dans « The Lancet Diabetes and Endocrinology » en décembre 2013 et en janvier 2014 font sensiblement le même constat.

Comment savoir si l’on manque de vitamine D ?

Le seuil sous lequel on est considéré en déficit est de 75 nmol/l (ou 30 ng/l) : il ne semble pas faire l’unanimité au sein de la communauté scientifique. En outre, les doses de vitamine D nécessaires diffèrent pour chacun, selon sa pathologie, son âge, son poids, sa couleur de peau (en effet, plus une peau est pigmentée, plus le temps d’exposition au soleil s’allonge pour permettre la synthèse de la vitamine D).
Ce qui est certain, c’est que dans les pays industrialisés de l’hémisphère nord comme la France, la population pratique moins d’activités en plein air (professionnelles ou de loisirs) et a réduit son temps d’exposition au soleil. Les protections solaires empêchent également la synthèse de la vitamine D sous l’effet des UVB, mais pour autant il n’est pas question de se passer de crèmes protectrices et de risquer un cancer de la peau ! D’autant qu’en moyenne, trente minutes quotidiennes de soleil suffisent à faire le plein de vitamine D et qu’il n’est pas utile pour cela de s’exposer en plein été, sans crème solaire quand le soleil est au zénith bien entendu…
Verdict pour la Caroline Junot ? Une petite promenade ou des jeux de plein air quotidiens en famille, même en hiver (surtout quand le soleil pointe son nez) semblent être les meilleurs alliés pour ne jamais manquer de vitamine D !

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