La famille Junot et les crèmes solaires…

Cet été, nous retrouvons notre joyeuse famille Junot (Caroline, Mathieu, et leurs deux enfants, Sébastien et Sidonie) à l’heure des vacances et d’affronter le soleil.

Petits ou gros soucis de santé, alimentation, environnement, prévention… Suivez les aventures de la famille Junot qui se pose les 1001 questions que nous nous posons tous quand il s’agit de notre santé…

La famille Junot a enfin les pieds dans le sable !! Caroline fait l’étoile de mer du matin au soir, elle dit qu’avec sa peau de crocodile, elle ne craint plus rien.
Pris dans sa boulimie de sport, Mathieu entre baignades, douches multiples et suées d’athlète se lasse un peu de se mettre sans cesse de la crème.
En revanche ils appliquent avec attention les bonnes règles de protection face au soleil pour leurs enfants…
Avec les besoins des uns et des autres, Caroline ne sait d’ailleurs pas trop quelles crèmes choisir… Protection UVA, UVB ? SPF 20, 30, 50 ? Crèmes ou sprays ? Waterproof ou non ? Et le bio c’est mieux pour les produits solaires ? Si on l’aidait à y voir plus clair…

Comprendre les ultraviolets

Il existe 3 types d’ultraviolets, les UVA, les UVB et les UVC. Ils sont soit naturels et sont alors le résultat du rayonnement du soleil, soit artificiels comme ceux émis par les lampes à bronzer.
95 à 98% des ultraviolets solaires qui parviennent jusqu’à la surface de la terre sont les UVA. Bien qu’ils ne soient que faiblement responsables des coups de soleil, ils n’en demeurent pas moins dangereux car ce sont ceux qui pénètrent le plus profondément dans la peau causant des dommages au niveau de l’ADN et provoquant des cancers cutanés et oculaires.
Les UVB représentent 3 à 5% des UV solaires qui arrivent jusqu’à nous mais ils sont particulièrement agressifs puisqu’ils provoquent non seulement les coups de soleil mais sont aussi à l’origine de cancers de la peau et de lésions oculaires.
Enfin les UVC sont complètement filtrés par la couche d’ozone et ne parviennent pas jusqu’à la surface du globe. En effet, les ultraviolets sont, heureusement, en partie absorbés dans les couches atmosphériques dont la fameuse couche d’ozone, qui a donc un rôle protecteur très important.

De 12h à 16h = Les heures critiques face aux ultraviolets solaires

Le rayonnement solaire dépend également d’un autre facteur essentiel : l’inclinaison des rayons du soleil et donc la hauteur de celui-ci au-dessus de l’horizon. Cette inclinaison varie selon la latitude (les régions équatoriales sont par exemple beaucoup plus exposées que les pôles au rayonnement solaire), la saison (du fait de la rotation de la terre autour du soleil, au fur et à mesure de l’année, nous nous éloignons du soleil en hiver, puis nous rapprochons de lui en été) et évidemment l’heure de la journée (en été, en France, c’est à 14 h que le soleil est le plus haut dans le ciel, on dit qu’il est à son zénith, c’est l’heure où les ultraviolets sont les plus violents).

Ce petit schéma peut vous permettre de comprendre, où et à quelle période, le rayonnement solaire est le plus important. Ce sont les endroits où « l’index UV » est alors le plus élevé. À titre de comparaison, en France, à 14h en été, l’index UV atteint le niveau 7/8.

web_date_lat_heure(1)_w524_h349Attention pourtant, les ultraviolets ne dégagent aucune chaleur. La température extérieure n’est donc pas un indicateur de danger par rapport aux UV. D’un jour à l’autre, en été, ce n’est pas parce qu’il fait plus frais ou qu’il y a des nuages que les ultraviolets sont moins présents.

Décrypter les indices de protection

L’Indice de Protection (IP) également appelé Facteur de Protection Solaire (FPS) ou Sun Protection Factor (SPF) mesure le niveau de protection des produits solaires face aux UVB, et aux UVB uniquement. Cet indice est évalué selon des tests standardisés qui sont les mêmes dans tous les pays du monde : il correspond au rapport entre le temps mis pour obtenir un coup de soleil avec ou sans crème solaire, sur des individus volontaires, en laboratoire. Il fournit donc une indication sur le temps d’exposition possible avant d’attraper un coup de soleil. Un indice 2 signifie qu’un individu mettra deux fois plus de temps à attraper un coup de soleil que s’il n’appliquait pas de crème, un indice 15, c’est 15 fois plus de temps. Plus l’indice est élevé, plus la crème protège longtemps.

Mais c’est sans compter sur les baignades, la transpiration, le fait de se frotter à ses vêtements ou sa serviette, l’heure à laquelle on s’expose (le temps avant d’attraper un coup de soleil se réduit très nettement si le soleil est à son zénith) et son type de peau (voir ci-dessous)… Quel que soit l’indice de protection, il faut donc remettre de la crème toutes les deux heures pour ne courir aucun risque, voire toutes les heures si on est vraiment très fragile (peau claire, enfants, baignades, activités sportives…). D’autant qu’en laboratoire, la quantité de crème appliquée pour les tests est très généreuse (2mg/cm2).

Ce niveau de protection dépend, en réalité, de la concentration d’actifs filtrants contenue dans les crèmes. Ainsi plus l’indice est faible, moins il y a de filtres dans les crèmes et moins elles arrêtent les UV comme le montrent ces chiffres :

  • Un IP 2 arrête 50 % des UV érythémateux (les UV qui provoquent des rougeurs)
  • Un IP 15 arrête 93 % des UV érythémateux
  • Un IP 20 arrête 95 % des UV érythémateux
  • Un IP 30 stoppe 97 % des UV érythémateux
  • Un IP 50 arrête 98 % des UV érythémateux.

Vous aurez donc noté que l’écran total n’existe pas en matière de produits solaires. Un certain pourcentage d’UV finit toujours par passer, d’où la nécessité de porter des vêtements légers et un chapeau aux heures les plus dangereuses.
Retenez également que l’indice de protection donne une indication par rapport aux risques de coups de soleil mais pas aux autres dangers causés par les ultraviolets tels que le vieillissement cutané ou les cancers de la peau qui sont extrêmement difficiles à évaluer.

Et les UVA dans tout cela? Ils ne sont pas en reste et désormais une protection contre les UVA doit être garantie par les fabricants à raison d’1/3 au moins de la protection UVB mentionnée.

À chacun sa crème solaire?

Nous ne sommes pas égaux face aux ultraviolets. Caroline en attrape très rarement et obtient rapidement un joli teint hâlé tandis que son mari rougit à coup sûr les 3 premiers jours avant de brunir légèrement.
Certaines personnes sont beaucoup plus fragiles que d’autres. Elles développent plus rapidement, voire presque systématiquement des coups de soleil et ne devraient jamais trop s’éloigner de leurs crèmes solaires.
Ces différents types de peaux sont classés selon leur potentiel de résistance face aux dangers du soleil et sont appelés phototypes. Il en existe 6 et nous avons repris les 4 premiers, les plus fragiles, dans le tableau ci-dessous. Attention cependant, les peaux les moins sujettes aux coups de soleil, comme les peaux mates à noires (phototype IV à VI) restent candidates aux cancers de la peau et ne doivent pas négliger de mettre de la crème et de se protéger du soleil avec autant d’attention.

Ce tableau vous aidera à déterminer l’indice à choisir en fonction de votre type de peau et des conditions d’ensoleillement.

Sources images et textes AFSSAPS SPF : Sun Protection Factor (ou FPS: Facteur de Protection Solaire)
Sources images et textes ANSM – SPF : Sun Protection Factor (ou FPS: Facteur de Protection Solaire)

Composition des crèmes, ce qu’il faut savoir

Pour faire barrage aux ultraviolets, les crèmes solaires peuvent contenir deux sortes de filtres : les filtres chimiques ou les filtres minéraux qui sont utilisés par les fabricants biologiques et naturels.
Les premiers réagissent avec et sur la peau pour absorber les UV tandis que les seconds, fabriqués à base de pigments blancs comme le talc, l’oxyde de zinc (ZnO), le dioxyde de titane (TiO2) ou le kaolin réfléchissent les UV comme un miroir.
Les filtres chimiques pénètrent dans l’organisme et sont accusés de provoquer allergies, irritations et même de modifier le système hormonal. En outre, ils polluent l’environnement et menacent notamment les massifs coralliens.
Les filtres minéraux sont inoffensifs, si et seulement si ils ne contiennent pas de nanoparticules. En effet, les crèmes à base de filtres minéraux sont moins faciles à étaler et laissent une légère pellicule blanche sur la peau. Pour pallier ce problème, certains fabricants ont réduit la taille des particules de ces crèmes jusqu’à obtenir des particules ultra-fines appelées nanoparticules. Cependant leur innocuité fait débat et par mesure de précaution, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé recommande de ne pas utiliser de nano TiO2 sur une peau lésée par un coup de soleil par exemple. Les versions de produits solaires en spray contenant des nanoparticules sont également sur la sellette car des études ont montré une toxicité pulmonaire chez le rat.

Dans tous les cas, il est bon de vous reporter aux étiquettes de ces produits qui restent des produits cosmétiques, et en tant que tels ne sont pas à l’abri de contenir les perturbateurs endocriniens particulièrement décriés ces derniers temps comme les parabènes (voir notre article sur le sujet).

La famille Junot détient désormais les clés pour décrypter les étiquettes des produits solaires et choisir ceux qui lui conviennent… Mais au fait, quels sont les vrais risques de développer un cancer de la peau? Ces cancers sont-ils tous dangereux? Quels sont les modes de dépistage et qu’en est-il des traitements? Autant de sujets abordés la semaine prochaine par la famille Junot !

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