Le tour de France estival des piqûres et des morsures

Méduses, vives, abeilles, guêpes, vipères et araignées… Comment prévenir les mauvaises rencontres et surtout réagir en cas de contact trop rapproché ?

Rassurons nos lecteurs : la faune française est plutôt inoffensive, en métropole en tout cas. Les risques de morsure ou de piqûre existent toutefois. Si la plupart d’entre elles sont bénignes, certaines peuvent poser plus de problèmes, en particulier pour les personnes allergiques.

Méduses – L’eau douce à éviter

L’espèce de méduse la plus courante sur les côtes atlantiques n’est pas dangereuse, contrairement à ce que sa taille parfois impressionnante pourrait laisser penser. Attention toutefois : la façade ouest peut exceptionnellement voir l’incursion de la très dangereuse Physalia (reconnaissable à son flotteur en forme de cornet), plutôt habituée des eaux chaudes.

En mer Méditerranée, c’est la Pelagia qui règne, une petite méduse dont la piqûre peut s’avérer très douloureuse. Où que vous vous trouviez, vérifiez en arrivant sur la plage l’affichage éventuel de panneaux avertissant de la présence de ces indésirables. Si tel est le cas, la baignade est à vos risques et périls.

Les méduses présentent de longs filaments urticants qui libèrent leur venin au contact de la peau. Lorsqu’une piqûre survient, ne frottez pas la zone touchée. La blessure risquerait de se transmettre à vos mains. Pour traiter les piqûres de méduse, on conseille de rincer abondamment à l’eau de mer afin d’évacuer les filaments et leurs sacs à venin encore accrochés à la peau. N’utilisez pas d’eau douce qui au contact des filaments provoque l’explosion de ces sacs et la libération de leur contenu.

Comme celui de la vive (voir ci-dessous), le venin de la méduse est désactivé par la chaleur (on dit qu’il est thermolabile). Une fois le traitement à l’eau de mer effectué, couvrez la zone blessée avec du sable chaud ou appliquez un galet ayant pris le soleil. En cas de difficulté respiratoire ou de réaction cutanée importante, signes d’éventuelle allergie, consultez rapidement un médecin ou un service d’urgences. Sachez enfin que même échouées sur la plage, les méduses conservent toute leur capacité de nuisance.

Vives – Chaussures de rigueur

Ce petit poisson de la famille des Trachinidae vit enfoui dans le sable, laissant dépasser sa redoutable nageoire envenimée. C’est donc au pied que les piqûres sont les plus fréquentes. L’estivant se méfiera plus particulièrement des plages à faible dénivelé, terrain de jeu privilégié des vives.

Premier réflexe avant de se jeter à l’eau, vérifier auprès du poste de secours si le poisson a été signalé sur la plage. Auquel cas, le port de chaussures pendant la baignade est hautement recommandé.

Quiconque a croisé une vive de près peut en témoigner : son venin provoque une intense douleur. Celle-ci peut être atténuée en approchant de la zone touchée une source de chaleur. Sur les plages surveillées (toutes ne le sont pas), les sauveteurs du poste de secours mettront à votre disposition une bassine d’eau chaude.

En pharmacie, le professionnel de santé vous proposera une pommade analgésique à appliquer sur la blessure. En cas de malaise prolongé, notamment si le pied gonfle ou s’engourdit, on conseille, là encore, de rapidement consulter un médecin.

Abeilles et guêpes – Gare aux hyménoptères

Leur piqûre peut être assez douloureuse et parfois dangereuse. « Toute piqûre qui entraîne des troubles importants (fièvre, nausées, douleur vive, gonflement, etc.), prévient ainsi l’Institut de veille sanitaire (InVs), nécessite une consultation au service des urgences le plus proche si le déplacement est possible, ou l’appel des secours si le déplacement n’est pas possible ». Cela peut notamment être le cas si la victime est piquée à plusieurs reprises, dans des zones sensibles (au niveau de la gorge et de la bouche par exemple) ou encore si elle présente une hypersensibilité au venin.

Premier réflexe en cas de piqûre d’abeille : chercher à retirer rapidement le dard à l’aide d’une aiguille désinfectée. En piquant, l’abeille laisse en effet son dard en place dans la blessure et meurt. Ce n’est pas le cas de la guêpe qui le garde et reste en vie. Plus compacte, et souvent poilue, l’abeille se distingue de la guêpe qui présente un net découpage entre le thorax et l’abdomen. Réglons également le sort du bourdon et du frelon qui appartiennent respectivement à la famille des abeilles et des guêpes : tous deux peuvent piquer.

En cas de piqûre, quel qu’en soit l’auteur, nettoyez la blessure à l’eau et au savon, désinfectez et appliquez une pommade analgésique. Pour minimiser les risques d’agression, on conseille d’éviter toute gesticulation quand le danger s’approche, de bien laver la bouche et les mains des enfants après le repas ou encore de renoncer aux parfums trop capiteux.

Vipères et araignées – On garde son calme

En France métropolitaine, les cas de morsure graves sont principalement le fait des vipères. Ces serpents se trouvent en milieu sec et rocailleux. Très douloureuse, leur morsure est suivie par la formation d’un œdème, éventuellement d’une chute de tension et de vomissements. L’Aspivenin, appareil en vente libre dans les pharmacies, permet comme son nom l’indique d’extraire les toxines injectées dans la circulation sanguine de la victime. Le dispositif peut s’avérer utile, notamment si l’accident a lieu dans un endroit reculé. Son efficacité est toutefois discutée par les professionnels de santé.

Dans un cas de morsure sur deux, estime l’Assurance maladie, le serpent n’injecte pas son venin. On parle alors de morsure sèche, c’est-à-dire sans venin, qui n’engendre pas de symptômes graves. Dans les autres cas, une admission dans un service d’urgence, voire une hospitalisation, est nécessaire.

N’attendez pas de savoir si la morsure est sèche ou non : « Après une morsure, recommande l’Assurance maladie, contactez au plus vite les urgences [composez le 112 depuis un téléphone portable, ndlr] et essayez de calmer la victime : plus elle sera agitée, plus vite le venin se propagera dans son corps. Contrairement aux idées reçues, ne cherchez surtout pas à aspirer le poison ou à poser un garrot ». A l’hôpital, les morsures de serpents sont généralement traitées par un anti-venin et des antidouleurs.

Quant aux araignées, elles sont peu dangereuses en France à l’exception de la veuve noire, que l’on peut observer en Corse ou en Provence. Dans l’Hexagone, moins d’1 % des espèces recensées est susceptible de s’attaquer à l’homme selon l’Office pour les insectes et leur environnement. Et encore, la plupart du temps, elles restent inoffensives si on ne les chatouille pas de trop près. Les morsures les plus fréquentes sont le fait de la ségestrie florentine et de la chiracanthe. Leur venin provoque douleurs et fatigue. Si une telle mésaventure devait vous arriver, désinfectez la plaie et prenez soin de surveiller votre état.

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