Une enquête de l’Institut national d’études démographiques (Ined) réalisée auprès de médecins ayant certifié un décès en décembre 2009 donne des éléments sur les conditions de décès en France et la trajectoire du dernier mois de vie.
On apprend ainsi que 63% des personnes étaient hospitalisées le jour du décès. Alors que quatre semaines avant, 30% seulement l’étaient. Évidemment, plus le moment du décès est proche, plus le taux de personnes hospitalisées augmente (47 % à une semaine et 61% la veille).
Au final, si 55% des personnes sont restées dans le même lieu pour leur dernier mois de vie, les autres ont connu au moins un transfert le plus souvent du domicile ou de la maison de retraite vers un établissement de santé.
L’étude montre également que les personnes finissent leurs jours entourées de membres de leur famille ou d’amis dans seulement 71,7% des cas, ce qui signifie que près de 30% meurent sans entourage !
Bien que dans d’autres études, nombreuses sont les personnes exprimant vouloir mourir à domicile et que des actions sont engagées pour le permettre, les auteurs indiquent que l’évolution des maladies (développement des cancers et recul des maladies cardio-vasculaires) laissent penser que l’hôpital continuera d’être majoritairement le lieu de décès : le cancer restant essentiellement soigné à l’hôpital. A moins que notre système de santé et plus largement notre société repense son approche de la fin de vie, comme de la prise en charge des maladies chroniques.
Un signe de plus d’un système de santé très (trop ?) centré sur l’hôpital.
- Lien vers l’étude de l’Ined : « Le dernier mois de l’existence : les lieux de fin de vie et de décès en France »
- Voir la page « Malades en fin de vie » sur le site 66 Millions d’Impatients
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