Le ski en toute prudence

Avant le séjour ou sur les pistes, les conseils à observer pour des vacances sans (trop) d’accros.

Près de 7 millions de personnes s’adonnent chaque année aux joies des sports d’hiver en France. Pour la saison 2012-2013, le suivi épidémiologique mis en place par l’association Médecins de Montagne (MDEM) a permis de recenser quelque 150 000 accidents ayant occasionné des blessures.

« Les débutants, notamment lors des quatre premiers jours de pratique, sont deux fois plus exposés aux accidents ». Passage en revue des conseils de prudence que l’association adresse aux amateurs de glisse afin de prévenir les petits comme les gros risques sur les pistes.

Gare aux méfaits du soleil

A commencer par le plus élémentaire : se protéger se protéger du froid et du soleil. « Même par temps gris, et quel que soit votre type de peau, une crème solaire anti-ultraviolets A et B est indispensable ». Application à renouveler toutes les deux heures. Pour les lèvres, utilisez des sticks spécialement dédiés qui pourront aussi servir à protéger le bout du nez et les lobes d’oreilles.

Les surfaces enneigées présentent un fort pouvoir de réverbération. En l’absence de protection, les médecins pointent le risque d’ophtalmie des neiges, une brûlure superficielle de l’œil qui provoque une inflammation douloureuse. Les lunettes de soleil sont de rigueur. Les personnes aux yeux clairs privilégieront les masques intégraux qui assurent la meilleure protection.

Sur les pistes, pensez à régulièrement vous hydrater : « La sécheresse de l’air en montagne accentue la déperdition en eau », explique MDEM. Un petit vin chaud entre chaque descente ? Oubliez ça ! L’alcool augmente la prise de risque dans un environnement qui justement appelle à la prudence. Et perturbe la capacité de l’organisme à lutter contre le froid.

Port du casque : peut mieux faire

Si le casque est beaucoup plus visible sur les pistes qu’auparavant – une enquête menée dans une dizaine de stations françaises montre ainsi que le taux d’équipement s’élève à 97 % chez les enfants –, une minorité d’adultes (seulement 44%) en a adopté le port la saison dernière.

Pour mémoire : les traumatismes crâniens, qui peuvent entraîner des séquelles graves et permanentes, constitueraient 2,7% des lésions observées suite à un accident. Les inconditionnels du planté du bâton sont également invités avec insistance à faire vérifier les fixations de leur équipement avant de chausser les skis.

Selon MDEM, la moitié des entorses du genou consécutives à une chute de skis serait attribuable à une fixation mal réglée. Ne prenez pas le conseil à la légère : ce type de lésion touche chaque année plusieurs dizaines de milliers de skieurs. Rajoutez, pour environ 15 000 d’entre eux, une rupture des ligaments croisés.

Prévenir pour mieux guérir

Un casque c’est bien, des protections aux poignets c’est mieux. Pour les snowboarders, ce serait même essentiel tant ils sont sujets aux fractures du poignet (près d’un traumatisme sur trois). Là encore, il y a place à l’amélioration puisque seulement 27 % des intéressés suivent cette recommandation. Quel que soit le sport de glisse, il est par ailleurs recommandé de s’échauffer avant de commencer et de s’arrêter dès les premiers signes de fatigue.

Ces précautions ne garantissent évidemment pas le risque zéro. En cas d’accident, la facture peut rapidement grimper. « Tenues d’organiser les secours sur le domaine public, les communes peuvent demander le remboursement du coût des opérations de secours qu’elles ont engagées », pointe-t-on à la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA).

Comptez par exemple entre 350 € pour une intervention de secours en luge et jusqu’à 1000 € si l’hélicoptère est nécessaire, estime un courtier en assurance spécialisé dans le secteur. Frais de secours, donc, mais aussi de recherche, de transport ou de soins médicaux… Nombreuses sont les dépenses que l’infortuné est susceptible de devoir régler. A noter qu’hors-frontière, leur coût peut s’avérer nettement plus onéreux. Mieux vaut, donc, disposer d’une bonne assurance.

Un skieur couvert en vaut deux

Si vous êtes responsable de l’accident, votre garantie responsabilité civile (prévue en général dans les contrats multirisques habitation) couvre les dommages que vous avez causés. Si vous êtes victime ou bien si vous vous êtes blessé seul, certains contrats « Garanties des accidents de la Vie » (GAV) assurent la couverture des frais occasionnés en cas de glissade incontrôlée. A noter que les indemnités versées au titre de ces garanties s’ajoutent à celles qui sont dues par l’éventuel responsable.

Attention : les contrats GAV comportent des exclusions et des plafonds de prise en charge. Pensez à vérifier avant votre départ qu’effectivement vous disposez d’une garantie « sports d’hiver » et dans quelle mesure celle-ci couvre les coûts associés à un accident.

Vous n’en avez pas eu le temps ? Il est de plus en plus fréquent que les stations proposent à leurs clients un contrat d’assurance spécifique adossé à l’achat du forfait de remontées mécaniques. Comptez de 2 à 5 € par jour. Cette formule couvre la responsabilité civile ainsi que la plupart des frais occasionnés par l’accident.

Le hors-piste si vous y tenez vraiment…

Sachez également que certaines cartes de crédits « haut de gamme » incluent la prise en charge de ces dépenses imprévues. Là encore, il convient de se renseigner du niveau exact des garanties avant de s’élancer sur les pistes. Ce type de contrat s’adresse uniquement au propriétaire de la carte et à ses enfants.

Dernier conseil enfin, à l’intention des amateurs de ski hors-piste, que l’on invite plus particulièrement à se pencher sur les garanties auxquelles ils ont souscrit. La plupart des contrats d’assurance de base excluent en effet la prise en charge des accidents liés à cette pratique. Et puisqu’on en parle, il est très vivement recommandé aux skieurs qui souhaiteraient s’élancer hors des sentiers battus de consulter les conseils essentiels de prudence à observer sur la page de l’association MDEM (s’informer sur les conditions météo et les risques d’avalanches, préparer son itinéraire, ne jamais partir seul, etc.).

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