Menace sur les CESER : on ne touche pas à la démocratie citoyenne !

Les CESER vivraient-ils leurs dernières heures ? Une chose est sûre : les Conseils économiques sociaux et environnementaux régionaux sont en sursis depuis que la Commission spéciale pour l’examen du projet de loi sur la simplification de la vie économique de l’Assemblée nationale a voté, le 24 mars dernier, leur suppression dans toutes les régions.

Motifs invoqués pour biffer l’existence de ces instances consultatives composées en moyenne d’une centaine de représentants de la société civile, leur coût et leur inutilité.

Selon le député belfortain qui présidait cette commission, les CESER sont « un lieu de dialogue qui a en fait la même fonction qu’une association de quartier ou un bistro » et dont les rapports qu’ils produisent, a poursuivi le député Les Républicains, ne sont pas forcément lus par les élus (sic). Indifférence ou négligence, c’est pourtant à eux qu’il revient de se prononcer sur leur sort !

C’est vrai que ce 24 mars, la Commission spéciale avait des allures de champ de tirs, comme un jour de chasse (aux économies). Dans son viseur, les comités dits Théodule, au nombre desquels les CESER, régulièrement critiqués par certains politiques et récemment éreintés pour leur gestion dans un rapport de la Cour des comptes.

Que le fonctionnement de ces conseils doive être revu pour corriger d’éventuelles dérives, c’est une chose. Qu’ils doivent être supprimés, c’en est une autre.

Un CESER est un lieu de concertation qui rend des avis et des préconisations sur les politiques publiques régionales, soit à la demande du Conseil régional, soit de sa propre initiative. Objectif, éclairer le travail des élus territoriaux, en relayant la parole et les aspirations de leurs concitoyens.

Nommés pour six ans, ses membres sont issus pour un tiers des syndicats, un tiers du patronat et un dernier tiers de l’associatif. France Assos Santé peut y être représenté, tout comme un certain nombre de ses associations membres. « C’est une attaque frontale à la démocratie citoyenne », réagit Gérard Raymond, président de France Assos Santé.

Par sa composition, le Conseil économique social et environnemental régional est en effet un marqueur fort de la démocratie participative. Et ses travaux méritent mieux qu’une expéditive mise à mort. Faudrait-il encore prendre la peine de les feuilleter, a minima.

Parmi les sujets traités, l’isolement des femmes, la monoparentalité ou encore la santé mentale, Grande cause nationale 2025, qui a fait l’objet d’un rapport cosigné par la présidente de France Assos Santé Bretagne et son homologue de la Mutualité Française Bretagne, et validé par le CESER, Il faut toute une région pour favoriser le bien-être des jeunes en Bretagne. Promouvoir la santé mentale avec elles et avec eux. Rappelons que le taux d’hospitalisations pour tentative de suicide en Bretagne est parmi les plus élevés de France.    

N’en déplaise aux élus à la gâchette facile, La France n’est pas le nouveau Far-West, tel que dessiné par l’actuel président des Etats-Unis. Même si depuis quelques années les corps intermédiaires n’ont plus guère voix au chapitre, la vie démocratique mérite mieux qu’une grande braderie.

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