Un amendement déposé par LREM pour le PLFSS 2019 prévoit le financement d’un forfait de réorientation des urgences vers les professionnels de ville. Concrètement, l’objectif est d’inciter les services d’urgences à réorienter les patients ayant besoin d’une consultation simple (ex. : otite) vers la médecine de ville, une maison médicale de garde ou une consultation hospitalière spécialisée.
La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, s’est déclarée favorable à cette mesure dimanche dernier, lors du Grand jury RTL/Le Figaro/LCI. Elle a indiqué être « favorable à une expérimentation parce que cela existe ailleurs, mais il va falloir bien cadrer« .
C’est une bonne idée en effet, mais uniquement si :
1. La réorientation est faite par un médecin et/ou une infirmère diplômée d’Etat (IDE) dans le cadre d’un protocole de délégation de tâches bien défini.
2. Il y a des garanties sur la prise en charge en aval (prise de rendez-vous avec un praticien de ville et/ou notification d’envoi et non juste donner l’information)
3. Les réorientations vers la ville sont réalisées vers des praticiens à tarifs opposables, afin d’exclure toute discrimination financière des usagers
4. Les organisations de permanences des soins , quand elles existent, sont bien structurées (Maisons médicales de garde), mais elles restent rares surtout en territoire rural ! Attention donc à ne pas renvoyer le patient vers des dispositifs de ville qui ne peuvent pas les prendre en charge !
Nous resterons donc vigilants sur la mise œuvre concrète de cette mesure.