Etre malade, c’est une promesse de dépenses parfois importantes pour les résidents en France. Et à la Réunion, c’est jusqu’à 30% plus cher qu’en métropole !

Etre malade, c’est une promesse de dépenses parfois importantes pour les résidents en France. Et à la Réunion, c’est jusqu’à 30 % plus cher qu’en métropole !

 

On connaissait l’ampleur des profits des oligopoles dans les hydrocarbures ou les télécommunications à la Réunion, on savait également les prix élevés de l’immobilier et de l’alimentation. On apprend maintenant que les tarifs des soins à la Réunion peuvent être supérieurs de plus de 30% par rapport à la métropole (1).

 

La consultation d’un généraliste ou d’un spécialiste coûte en moyenne 20% plus cher. Les constats sont les mêmes pour les dentistes ou encore pour les kinésithérapeutes.

Une boîte de médicaments facturée 10 € en France métropolitaine sera vendue environ 12,60 € à la Réunion. Le coût des séjours hospitaliers est 31% plus élevé localement que dans l’Hexagone.

 

Fait a priori paradoxal compte tenu de ces écarts de tarifs, la dépense moyenne de santé par habitant est de 2 055 € dans l’île alors qu’elle s’élève à 2 300 € en métropole.

 

Selon les autorités sanitaires, beaucoup de malades ignoreraient leur pathologie et se priveraient, de fait, de soins.

Une autre explication se dessine à la lumière des études sur le renoncement aux soins en France, qui indiquent qu’en 2008 (année de création des franchises médicales et début d’une série de décrets alourdissant le reste-à-charge des usagers), 15,4% des personnes de plus 18 ans déclarent avoir renoncé à des soins pour des raisons financières (2).

 

Le prix élevé des soins, facteur de renoncement à se faire soigner, est une hypothèse crédible qui indique que le niveau du reste-à-charge des usagers, notamment à la Réunion, a atteint un seuil critique dans tous les sens du terme : critique parce que dorénavant le coût des soins exclut des millions de malades du système de santé, critique également parce qu’avec de tels niveaux de dépenses non remboursées par l’Assurance maladie obligatoire, on s’achemine possiblement vers… une augmentation des dépenses de l’Assurance maladie obligatoire, au titre de la prise en charge des soins aigus qui ne manqueront pas de survenir, à force de renoncements de la part des usagers.

 

Ces alertes marqueront, il faut l’espérer, un nouveau départ pour la politique d’Assurance maladie en France.

Les usagers ne se laissent pas étourdir par la fumée de la gloriole quand la direction des instances de l’Assurance maladie prétend se situer proche du point d’équilibre des comptes, car ils savent ce que leur coûtent les déremboursements qui génèrent des économies pour l’Assurance maladie.

Ils savent aussi que la qualité de notre système de santé est tout entière menacée en raison du coût élevé des soins.

 

La maîtrise des dépenses d’Assurance maladie dépend principalement de la maîtrise des prix des soins, sûrement pas du nombre de renoncements aux soins occasionnés par l’augmentation des restes-à-charge !

 



(1) Rapport de la commission sur la formation des prix à la Réunion transmis au ministre des Outre-mer lors de sa visite, juillet 2012. Il n’a pas, à ce jour, été rendu public.

 

Logo Santé Info Droits

Êtes-vous satisfait
du site internet de
France Assos Santé ?

Donnez votre avis, en moins de 10 min !

ENQUÊTE

Non merci, je ne veux pas donner mon avis

Partager sur

Copier le lien

Copier