Au cœur de l’été, les projets de décrets visant à, encore, doubler le montant des franchises et des participations forfaitaires ont été transmis à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. Pour rappel, les franchises et participations forfaitaires ont déjà subi l’année dernière un doublement de leur montant unitaire, mais les plafonds annuels avaient été maintenus pour « préserver les personnes malades » selon le discours du gouvernement. Pourtant l’impact économique évalué pour les personnes en ALD avec ces modalités étaient évalué à 19€ de plus, contre 16€ pour les personnes sans ALD.
Les projets de décrets cette année ne se soucient même plus de « préserver les personnes malades » en proposant tout bonnement le doublement des franchises, participations ainsi que des plafonds, journaliers et annuels ! Ainsi le gouvernement, assume pleinement de punir les personnes malades, qui sont celles qui nécessitent le plus de soins. Si l’impact économique évalué l’année dernière, sans doublement des plafonds était de 19€, il sera fatalement bien plus élevé en venant doubler l’ensemble des plafonds. Les personnes en ALD accusent déjà, selon le rapport de l’IGAS et de l’IGF de juin 2024, un reste à charge 1,8 fois plus élevé que les personnes sans ALD, soit l’équivalent de 840€ par an après remboursement de l’Assurance maladie. A ces restes à charge officiels s’ajoutent aussi tous les coûts cachés, non répertoriés, évalués selon notre enquête de l’automne 2024 à 1550€ en moyenne. Selon cette même enquête, portant sur 3100 personnes malades, en situation de handicap ou de perte d’autonomie, plus de la moitié renonce déjà à des soins du fait des frais trop élevés.
Ces nouvelles mesures viendront donc encore entraver un peu plus l’accès aux soins et creuser les inégalités de santé. En choisissant les solutions les plus faciles et les plus courtes d’économies, le gouvernement punit les personnes malades et rejette les mesures qui permettraient une réelle efficience et pertinence des soins et des parcours ainsi qu’une politique bien plus stricte en matière de règlementation et de taxation des produits néfastes pour la santé, pourtant source d’économies substantielles et durables.