La Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) est prévue par la loi Climat, dans la continuité des recommandations de la Convention citoyenne pour le climat. Elle exigeait une publication de la SNANC pour juillet 2023. Mieux vaut tard que jamais : cette publication est enfin arrivée ce vendredi 4 avril 2025, avec près de deux ans de retard !
France Assos Santé, aux côtés d’une soixantaine d’associations de divers horizons, s’est mobilisée pour décrypter les objectifs de ce texte clé en matière de politique publique de l’alimentation, notamment pour répondre aux enjeux de santé publique considérables qui y sont liés.
Ce décryptage vise également à proposer des recommandations de la société civile pour améliorer le texte de cette stratégie qui s’apprête à être mise en consultation auprès de diverses instances, mais qui a d’ores et déjà été mise en consultation auprès des Français, via une consultation publique lancée également ce 4 avril et qui s’achèvera le 4 mai.
Engagés de longue date sur la question de l’interdiction du marketing de la malbouffe qui cible les enfants, France Assos Santé alerte sur son incompréhension et sa stupeur de voir le texte amputé d’une mesure centrale qui figurait dans une version précédente non arbitrée, à savoir l’action visant à « réduire efficacement l’exposition des enfants et des adolescents aux publicités et parrainages pour des produits trop gras, sucrés, salés, sur les différents médias (traditionnels et numériques) par un renforcement à terme du cadre réglementaire ».
Suite à un arbitrage de Matignon, cette mesure a été rabotée et se trouve aujourd’hui réduite à l’application de la Charte alimentaire sous l’égide de l’ARCOM, c’est-à-dire à l’application d’un texte qui repose sur l’autorégulation et la bonne volonté des différents acteurs de l’agro-industrie et des médias. Or leurs engagements se sont jusqu’ici toujours révélés insuffisants. Le renvoi à la responsabilité individuelle des parents sur le choix des produits, sur l’éducation des enfants pour nier le poids et l’impact des stratégies marketing, leur absence de responsabilité dans l’évolution des denrées alimentaires, avec la promotion de produits de moindre qualité, sont largement et régulièrement dénoncés par nos associations.
La baisse de l’incidence des pathologies chroniques, enjeu majeur de santé publique, doit faire partie de nos priorités à tous. Cela doit se traduire par une réduction drastique des promotions faites en faveur des produits de faible qualité nutritionnelle, par l’affichage du Nutri-Score sur les contenus publicitaires, par une diminution de la pression marketing exercée sur les publics les plus jeunes.
Dans le contexte de crise que traverse notre système de santé et de prise en charge publique des dépenses de soins, il n’est plus tolérable que les profits économiques d’acteurs privés supplantent les intérêts généraux de santé publique, la santé des plus démunis et la survie de notre système de protection sociale, suite à l’explosion des coûts liés aux maladies chroniques qu’ils génèrent.
En tant que collectif d’associations de défense des usagers, des personnes malades et des consommateurs, France Assos Santé estime que cette mesure dans la SNANC n’est pas à la hauteur des enjeux de santé publique actuels et laisse perdurer un modèle qui fait le lit des maladies chroniques et risque de mener notre système de protection sociale à la faillite.
Nous comptons sur la mobilisation collective pour faire évoluer le texte de la SNANC : nous vous invitons à répondre à la consultation publique (ouverte jusqu’au 4 mai) : https://agriculture.gouv.fr/consultation-publique-projet-de-strategie-nationale-pour-lalimentation-la-nutrition-et-le-climat
Ensemble il est possible de faire bouger les lignes !
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