C’est parti ! Les Assises de la télémédecine sont lancées. Devant nous, six mois pour construire une feuille de route pour faire du numérique un réel vecteur d’accès aux soins.
Le lancement des Assises de la télémédecine, organisé par la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) et la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) le 27 juin 2025, marque une étape majeure dans la réflexion sur l’avenir de la santé numérique en France. Ce rendez-vous national a lancé les travaux destinés à structurer une véritable stratégie pour renforcer le rôle de la télésanté dans l’accès et la coordination des soins, à un moment où le système de santé français fait face à des tensions croissantes en raison de la multiplication des déserts médicaux.
Alors que plus de six millions de Français n’ont toujours pas de médecin traitant et que 29 000 communes sur 35 000 sont classées en zones sous-dotées, la télémédecine apparaît comme un levier stratégique pour garantir un accès aux soins plus équitable et coordonné. Toutefois, son développement reste freiné par un cadre réglementaire jugé parfois en décalage avec les réalités du terrain et des pratiques méconnues des patients qui retarde l’adoption de certains usages. Notre enquête 2024, menée avec le ministère de la Santé (DGOS) auprès de 150 patients en affection longue durée (ALD) a montré qu’ils attendaient davantage de leurs équipes de soins qu’elles leur proposent la téléconsultation.
Dans ce contexte, France Assos Santé a représenté la voix des usagers lors de cette journée du 27 juin pour partager leurs attentes. L’occasion de rappeler notre vision engagée et exigeante du numérique en santé, en particulier sur la télémédecine, qui s’appuie sur trois piliers pour réussir le pari d’une télémédecine vertueuse, au service de l’accès d’un soin et pour des parcours de santé qui ne s’arrêtent pas quand l’écran de la téléconsultation s’éteint :
- Nous insistons sur la nécessité de diagnostiquer précisément les besoins de santé des territoires et de planifier la réponse en conséquence avec tous les acteurs, dont les usagers. Cette planification doit tenir compte des réalités locales, que ce soit le vieillissement, la précarité, la démographie médicale (spécialistes, etc.) ou l’éloignement géographique des lieux de soins. Pour que chaque organisation et chaque acte de télémédecine réponde à un besoin clair.
- Nous rappelons la nécessité d’adopter une approche qui intègre la télémédecine dans des parcours de proximité, en lien avec les organisations territoriales coordonnées (Communautés Professionnelles Territoriales de Santé, ou CPTS, Maisons de Santé Pluridisciplinaires, ou MSP). Cela implique de penser l’organisation des soins avant les outils technologiques et de favoriser la co-construction des parcours avec les usagers.
- Nous contribuerons à garantir l’information des usagers sur la télémédecine. Autant concernant la transparence des frais éventuels à la charge des patients que leur bonne connaissance sur les modalités de recours à la télémédecine et les services rendus par les différents acteurs.
En conclusion, les Assises de la télémédecine de l’Assurance maladie ouvrent une période de réflexion et d’action pour faire de la télésanté un véritable vecteur d’accès aux soins pour tous. France Assos Santé et ses équipes régionales répondront présent pour faire le pari des territoires et de parcours de santé rénovés, un message que nous porterons tout au long des 7 étapes régionales prévues au second semestre pour poursuivre les travaux de ces Assises. Ce tour de France passera par Grand Est, Bretagne, Occitanie, Martinique & Guyane, Nouvelle-Aquitaine, Île-de-France et Normandie.
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