En piquant les populations, les moustiques « tigre » sont le véhicule de maladies graves, comme la dengue ou le chikungunya dont on entend à nouveau parler depuis fin 2013, date où une nouvelle épidémie a commencé aux Antilles.
Mais dans l’Hexagone ce moustique agressif gagne également du terrain, et nous incite à devenir vigilants…
Le chikungunya
Qu’est que c’est ? Le chikungunya est une maladie virale qui se transmet via les moustiques du genre Aedes, dont font partie les fameux moustiques « tigre » (dont le nom savant est Aedes Albopictus) et que l’on trouve désormais dans 18 départements du sud de la France.
Prévention : Il n’existe actuellement pas de vaccin disponible et le seul moyen de ne pas être infecté est d’éviter de se faire piquer par les moustiques porteurs de la maladie.
Épidémies en France : Le chikungunya avait fait la Une de nos journaux en 2005/2006 alors qu’il avait touché environ 270 000 personnes sur l’île de la Réunion, soit presque 1/3 de l’île. Il récidive cette fois-ci aux Antilles, où l’on compte déjà, depuis fin 2013, 90 000 malades. En métropole, hormis quelques cas de chikungunya importés, seuls deux cas autochtones ont été rapportés en 2010 dans le Var.
Le chikungunya dans le reste du monde : C’est en 1952, en Afrique, dans l’actuelle Tanzanie que l’on a identifié la première épidémie, mais l’Asie et l’océan indien sont tout particulièrement touchés par le virus, notamment en Inde, où depuis 2006, 2 millions de personnes auraient été infectées. En Europe, il y a eu environ 300 cas italiens en 2007. Désormais, avec l’épidémie antillaise, l’Amérique est également atteinte.
Incubation : 2 à 10, parfois 15 jours.
Symptômes : Fièvre supérieure à 38,5°, maux de tête, courbatures, douleurs articulaires invalidantes principalement aux extrémités (chevilles, pieds, poignets, doigts…), parfois accompagnées de nausées ou d’éruptions cutanées.
Traitements : Il n’existe pas de traitement pour combattre le virus, ainsi soigne t-on seulement les symptômes. Les douleurs articulaires peuvent persister plusieurs mois et devenir chroniques.
La dengue
Qu’est que c’est ? La dengue est également une maladie virale qui se transmet par le même vecteur que le chikungunya, c‘est-à-dire, les moustiques de la famille Aedes. D’après les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il y aurait 50 millions de cas de dengue, chaque année, dans le monde.
Prévention : Il n’existe pas plus de vaccin commercialisé pour la dengue que pour le chikungunya. Il faut donc là encore se protéger au maximum des piqûres de moustiques pour éviter d’être infecté.
Épidémies en France : En 2001, 32 000 personnes sont touchées par la dengue à Tahiti, Moorea et en Polynésie Française. À partir de 2002, les Antilles françaises sont plusieurs fois le foyer d’une épidémie de dengue, jusqu’en 2010, où l’on a dénombré 86 000 cas en Guadeloupe et Martinique.
La dengue dans le reste du monde : Le virus ne se limite plus à l’Asie du sud-est, comme dans les années 1980, où il avait touchée plus de 400 000 personnes en Chine et environ 200 000 en Thaïlande. Désormais la dengue s’étend à l’océan indien, aux Antilles et en Amérique latine.
Incubation : 2 à 7 jours.
Symptômes : Fièvre forte et brutale accompagnée de maux de tête, nausées, vomissements, éruptions cutanées, douleurs articulaires et musculaires, et parfois des saignements au niveau des yeux et du nez ainsi que des ecchymoses. Dans 1% des cas, la maladie prend une forme hémorragique. Les hémorragies se manifestent notamment dans les zones gastro-intestinales, cérébrales et cutanées et peuvent entrainer la mort.
Traitements : Comme pour le chikungunya, il n’y a pas de traitement pour la dengue. On traite donc les symptômes, qui en général disparaissent au bout d’une grosse semaine.
Le moustique tigre
Le moustique tigre ou Aedes Albopictus qui transmet la dengue et le chikungunya, est facilement reconnaissable du fait des rayures qu’il porte sur le corps et les pattes. Il s’est facilement adapté à la vie près de l’homme, même en milieu fortement urbanisé, où il trouve aisément de la nourriture (nous) et des « nids » pour ses larves (soucoupes de pots de fleurs, gouttières, bassins, caniveaux, seaux, pneus usagés … ).
Seules les femelles fécondées piquent pour nourrir leur progéniture, mais elles sont particulièrement agressives et piquent même en journée, avec une prédilection pour l’aurore et le crépuscule.
Originaire d’Asie du sud-est, le moustique tigre a fait son apparition en Europe, précisément en Italie dans les années 1990, d’où il est remonté vers l’Hexagone. En France, il est surveillé depuis les années 2000 et s’est déjà implanté dans 18 départements du sud du territoire (voir la carte ci-dessous). Un site internet permet de signaler la présence des moustiques tigre et de tracer leur développement (signalement-moustique.fr).
Pour éviter leur prolifération, qui pourrait tout à fait entrainer des épidémies de dengue et de chikungunya, il faut prendre soin de supprimer les endroits où de l’eau pourrait stagner, même en faible quantité. En ville notamment il faut penser à nettoyer les gouttières, à vider l’eau des coupelles des plantes. Dans les jardins et à la campagne, chaque récipient, chaque détritus qui reçoit la pluie est susceptible d’accueillir des œufs de moustique. Il faut savoir qu’une fois fécondée, la femelle pond ses œufs (entre 50 et 100) dans les 3 ou 4 jours !
S’ils vous ont envahis, il n’y a plus qu’une seule solution : porter des vêtements amples, vous munir de répulsifs, de tortillons et de moustiquaires… (plus d’informations sur cette plaquette éditée par le ministère de la santé).
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