Saga « Maison-poison » : les métaux lourds dans nos logements et nos assiettes !

Petits ou gros soucis de santé, alimentation, environnement, prévention… Suivez les aventures de la famille Junot (Caroline, Mathieu, et leurs deux enfants, Sébastien et Sidonie) qui se pose les 1001 questions que nous nous posons tous quand il s’agit de notre santé.

Pendant les prochaines semaines, ils vont décortiquer les poisons susceptibles de nous intoxiquer à la maison.

En effet, nos intérieurs sont des sources de pollution sournoises et souvent méconnues que l’on peut pourtant déjouer en partie, dès lors que l’on a les bons réflexes.

 

Episode 2

Les métaux lourds dans nos logements et nos assiettes !

Après l’aluminium (voir l’épisode 1), la famille Junot s’attaque cette semaine aux métaux dits « lourds » que sont, entre autres, le plomb et le mercure.

La présence de plomb dans le corps humain est le résultat d’une contamination. Notre organisme n’en a pas besoin. Mais le plomb étant largement présent dans notre environnement quotidien, nous y sommes facilement exposés. A de faibles doses, le plomb ne présente pas de danger mais lorsque l’intoxication est aigüe ou chronique, c’est une maladie appelée saturnisme.

Si de nombreuses intoxications au plomb ont lieu en milieu professionnel, elles peuvent également survenir dans un contexte domestique, surtout dans le cas où les habitations sont en mauvais état, voire insalubres.

En effet, chez les particuliers, le principal risque d’exposition a lieu dans les logements construits avant 1949, date à laquelle on a cessé d’utiliser des peintures et des canalisations contenant du plomb.

Lorsque ces peintures s’effritent, ou en cas de travaux, des poussières et/ou des fragments de peinture peuvent être inhalés ou ingérés. Pour les canalisations en plomb, c’est l’eau potable qui risque d’être contaminée.

Dans un tel contexte, ce sont principalement les enfants qui sont touchés. L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) estime qu’il y a environ 500 cas de saturnisme infantile, chaque année, en France. Les enfants sont davantage exposés, d’une part parce qu’ils avalent parfois des morceaux entiers de peinture écaillée, augmentant l’intoxication, d’autre part parce que physiologiquement, ils sont beaucoup plus fragiles que les adultes face aux dangers du plomb, notamment du fait que l’intoxication chez l’enfant se manifeste à des taux de plomb dans le sang (plombémie) plus faibles que chez l’adulte.

En France, le seuil légal de danger, qui est donc considéré comme le seuil d’intervention en cas d’intoxication au plomb, est atteint lorsque l’on dépasse 100 microgrammes de plomb par litre de sang (100µg/L). En 1976, ce seuil était de 400µg/L. C’est dire si l’on tâtonne sur le sujet… Et nous sommes loin d’avoir clos le débat. En 2011, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait d’ailleurs été saisie par les ministères en charge de la santé et de l’environnement afin d’étudier « les effets du plomb sur la santé associés à des plombémies inférieures à 100µg/l ». Les résultats sont sans appel : « Les effets du plomb sur la pression artérielle et sur la fonction rénale chez l’adulte et celles montrant des déficits au niveau du système nerveux central (objectivés par une diminution du QI) chez l’enfant, constituent une base scientifique suffisamment robuste pour conclure à des effets néfastes du plomb à des plombémies inférieures à 100 μg/l »… Et d’assortir leurs conclusions avec pour recommandation « de revoir l’ensemble des valeurs de référence s’appuyant sur la plombémie ».

En effet, le plomb attaque, entre autres, le système nerveux central, particulièrement sensible chez les enfants, du fait qu’ils sont en pleine croissance. Ils risquent donc des troubles psychomoteurs et une baisse du quotient intellectuel. Ce sont des symptômes sournois car, bien souvent, on en prend conscience assez tard, au cours de la scolarité des enfants intoxiqués. Bien entendu, les femmes enceintes doivent elles aussi être très vigilantes car le passage placentaire est avéré et les dangers sur les fœtus bien réels, avec des risques d’accouchements prématurés et de retards de croissance.

Pour éviter une intoxication au plomb, que peut et que doit faire la famille Junot ?

Afin d’enrayer le saturnisme, surtout chez l’enfant, les pouvoirs publics obligent désormais, lors de la vente ou de la location d’un bien construit avant 1949, de joindre aux diagnostics obligatoires, un Constat de Risque d’Exposition au Plomb (CREP). Ce dernier doit être réalisé par un professionnel certifié et porte uniquement sur les revêtements pouvant contenir du plomb et leur état de conservation. Les éventuelles canalisations au plomb ne sont pas prises en compte dans le CREP.

Cependant les dangers d’expositions domestiques au plomb n’ont pas lieu que dans des vieux logements insalubres… Loin de là !

En effet, les nombreux usages professionnels du plomb ont contribué à une très large dispersion de ce métal dans notre environnement et désormais dans notre alimentation quotidienne.

Du plomb…. et du mercure… dans nos assiettes

En juin 2011, l’ANSES a rendu une étude sur l’alimentation française dans laquelle l’agence rapporte que les aliments les plus contaminés par le plomb sont les mollusques et les crustacés et que « chez les adultes, les contributeurs majoritaires à l’exposition au plomb sont les boissons alcoolisées (14%) et les pains et produits de panification (13%) et l’eau (11%). Chez les enfants, le lait apparaît être le contributeur majoritaire (11%) avec l’eau (11%) et les boissons rafraîchissantes sans alcool (10%) ».

Par ailleurs, cette même étude met en lumière les risques liés à un autre métal lourd également présent dans nos assiettes : le mercure. Tout comme le plomb, il s’attaque en premier lieu au système nerveux central, en particulier lors du développement fœtal.

L’aliment le plus touché par le mercure est le poisson. Sa contamination est croissante depuis plusieurs années, à tel point qu’en juin 2013, l’ANSES a recommandé de ne pas consommer plus de deux portions de poisson par semaine, en prenant soin de varier les espèces et les lieux d’approvisionnement, de limiter les poissons d’eau douce (fortement bio-accumulateurs) ainsi que les espèces sauvages prédatrices comme le thon, surtout pour les femmes enceintes.

Voilà de bien tristes informations qui vont obliger la famille Junot à modifier sa liste de courses alimentaires… En attendant, nous les retrouverons la semaine prochaine pour apprendre quelques gestes simples dans le but d’assainir l’air intérieur de leur maison !

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