Défi de janvier 2026 : on est sûr d’y gagner !

Alors que le Défi de janvier s’apprête à vivre sa 7e édition, la moitié des Français qui boivent de l’alcool sont prêts à faire une pause dans leur consommation. Et vous, serez-vous de la fête ? Une chose est sûre : le jeu en vaut la chandelle.  

Entre Bernard Basset, le président d’honneur d’Addictions France, et le patron du bistro où il a l’habitude de venir dîner, ça se passe de mots. Il lui suffit de commander une carafe d’eau pour que son hôte lui rétorque, tout sourire : « Tiens, c’est le défi de janvier ! » Lequel s’est naturellement immiscé sur la carte des boissons, le restaurateur proposant désormais, et à longueur d’année, deux cocktails apéritifs, l’un avec alcool, l’autre sans alcool. « Le défi de janvier est une opération qui s’est installée dans le paysage et c’est vrai que c’est devenu banal de l’évoquer », commente Bernard Basset, pilier du Défi de janvier, dont la 7e édition débutera ce 1er janvier 2026.

Un constat confirmé par la récente enquête Les Français et le défi de janvier, réalisée par l’Institut Toluna Harris Interactive pour le collectif associatif qui porte cette campagne de prévention contre l’alcool, et dont France Assos Santé est membre. Selon ses résultats publiés le 18 décembre dernier, plus de la moitié des Français (55 %) ont entendu parler du Défi de janvier et 18 % d’entre eux savent même précisément de quoi il s’agit. Pour ce qui est de cette édition 2026, si la moitié des sondés parmi ceux qui consomment de l’alcool se déclarent prêts à y participer, c’est surtout chez les jeunes que la conviction ou l’envie est au plus haut, avec un taux de 76 % chez les 18-24 ans et de 69 % chez les 25-34 ans – contre 39 % chez les plus de 50 ans. Ce sont les mêmes qui, toutes catégories confondues, envisagent de ne pas boire une seule goutte d’alcool durant ce premier mois de l’année, avec un taux respectivement de 57 % et de 46 % – pour une moyenne globale de 31 % d’abstinents déclarés… avant l’épreuve !

En phase avec des aspirations très actuelles  

A vrai dire, cette dynamique portée par les jeunes adultes n’est pas nouvelle. Fin 2024, l’étude Janover, menée par Le Vinatier-Psychiatrie universitaire Lyon Métropole, montrait déjà que la participation au Défi de janvier était plus élevée chez les 18-34 ans, ce qui va à l’encontre de tous les messages des alcooliers, analyse Bernard Basset : « Contrairement à ce que l’on pense, les jeunes se posent la question de leur rapport à l’alcool, notamment dans les situations festives. Il y a un mouvement sociologique profond en France de baisse de la consommation, qui se traduit par la volonté de se détacher de cette norme d’obligation à boire de l’alcool à tous les instants de la vie ». Cette tendance de fond trouve sa source dans l’évolution du monde du travail – de moins en moins de métiers compatibles avec la consommation d’alcool dans la journée – et l’apparition, à l’orée des années 2000, de nouvelles préoccupations tournées vers le bien-être, une alimentation saine, l’écologie.

Pour le président d’Addictions France, « le Défi de janvier qui invite à faire une pause dans sa consommation d’alcool s’inscrit pleinement dans cette aspiration ». Ce dont témoignent d’ailleurs les motivations exprimées par les répondants à l’enquête Toluna Harris Interactive. Par ordre décroissant : améliorer leur santé et leur bien-être (56 %), faire une pause après les fêtes de fin d’année (44 %), par défi personnel (38 %). Quant à l’argument financier (faire des économies), il arrive en 4e position (36 %). Autrement dit, un peu de sobriété en début d’année ne saurait nuire.

Des bénéfices immédiats et durables pour sa santé 

Elle peut même rapporter gros. Les effets d’une pause sont rapides, concrets et durables, selon les conclusions de l’enquête réalisée auprès d’un échantillon de 770 personnes ayant relevé le défi 2025, entre le 1er et le 31 mars derniers, par la Société Française d’Alcoologie et Addictologie (SF2A). « Le défi renforce durablement le bien-être psychologique chez 70 % des participants et la qualité du sommeil chez 60 % des participants, énumère le Pr Mickaël Naassila, addictologue et chercheur Inserm au CHU d’Amiens, et président de la SF2A. En termes de consommation d’alcool, celle-ci est réduite de moitié chez 72 % des personnes qui ont suivi le défi, et là encore de manière durable puisque cette baisse se maintient dans les mois qui suivent, ce qui revient à dire qu’il n’y a pas d’effet rebond. » Même les personnes qui ont une consommation d’alcool élevée voit celle-ci diminuer durablement. Cette donnée est d’autant plus importante que les conséquences dommageables pour la santé sont liées à la régularité et au niveau de consommation. « On a que des avantages à relever le Défi de janvier », rebondit Bernard Basset.

Même une rechute n’est pas stigmatisante, préjudiciable ou, pire encore, condamnable. C’est aussi ça l’esprit du Défi de janvier, un rendez-vous positif, festif et convivial. Et c’est bien ainsi en tout cas que l’entendent celles et ceux qui entendent le relever, à commencer par les plus jeunes : 26 % des moins de 35 ans déclarent vouloir le faire avec des amis, contre 18 % en moyenne. Sachez enfin que, en participant, vous pouvez aussi contribuer au progrès des connaissances. Comment ? En téléchargeant l’application Mydéfi, portée par la SF2A et conçue par des médecins experts en addictologie, puis en renseignant votre journal de consommation durant le défi – et potentiellement au-delà. « Aux bénéfices individuels s’ajoute aussi cet aspect altruiste qui peut être un motif de plus pour se mobiliser », souligne Bernard Basset. Sans compter que Mydéfi se veut également un outil de soutien et d’information. « Mydéfi vous accompagne comme un vrai coach », résume le Pr Mickaël Naassila.

Alors, partant ?

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