CBD : Effets bénéfiques ou effet de mode ?

Le CBD (ou cannabidiol) est, après le THC ou (delta-9-tétrahydrocannabinol), l’un des composés les plus connus de la plante « cannabis sativa L. », également appelée chanvre ou marijuana. Selon les croisements, certaines plantes auront un taux de THC ou de CBD plus ou moins élevés, voire indétectable.
Le THC est le composé psychoactif du cannabis qui donne l’effet « planant ». Considéré comme un stupéfiant, il est interdit en France. En revanche, le CBD est autorisé et depuis quelques années, on voit de plus en plus de boutiques qui ont pignon sur rue, ou sur internet, vendre divers produits à base de CBD. Mais est-ce tout à fait légal, sous quelle forme peut-on en acheter et quel est l’intérêt du CBD ? Faisons le point alors qu’une nouvelle réglementation se met justement en place en France.

La législation autour du CBD en France, sur le point de changer
Alors qu’en 2017, l’organisation mondiale de la santé (OMS) recommandait que le CBD ne soit pas classée comme substance contrôlée et qu’un comité d’experts de l’OMS « a conclu que, à l’état pur, le cannabidiol (CBD) ne semble pas présenter de potentiel d’abus, ni être nocif pour la santé », en France, jusqu’ici, la réglementation reposait sur un arrêté datant de 1990 qui précisait: « sont autorisées la culture, l’importation, l’exportation et l’utilisation industrielle et commerciale (fibres et graines) des variétés de Cannabis sativa L. répondant aux critères suivants : la teneur en delta-9-tétrahydrocannabinol de ces variétés n’est pas supérieure à 0,20 % ». Pour autant, un produit fini vendu en France ne devait pas contenir de THC. Des sanctions ont été appliquées à l’encontre des vendeurs de produits contenant du CBD et ne respectant pas cette réglementation. Cependant, en 2020, un arrêt rendu par la la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) saisie par la Cour d’appel d’Aix en Provence rebat un peu les cartes. La CJUE a considéré qu’en l’état des connaissances scientifiques et sur la base des conventions internationales en vigueur, l’huile de CBD ne constituait pas un produit stupéfiant. Elle en a déduit que les dispositions relatives à la libre circulation des marchandises étaient applicables à ce produit et qu’une mesure nationale qui interdisait la commercialisation du CBD issu de la plante entière constituait une entrave à la libre circulation. La CJUE a cependant précisé qu’une telle mesure pouvait être justifiée par un objectif de protection de la santé publique, sous réserve qu’elle soit nécessaire et proportionnée.
Une nouvelle réglementation, en cours d’écriture depuis plusieurs mois, est sur le point de voir le jour grâce à un arrêté qui vient d’être rendu public à l’occasion de sa notification aux autorités européennes. L’arrêté va permettre, sous certaines conditions, la commercialisation de produits dérivés de la plante entière ainsi que la possibilité de vendre en France des produits finis contenant moins de 0,2% de THC. En revanche, la vente de sommités florales ou de feuilles brutes à fumer seront interdites. Le docteur Nicolas Prisse, président de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) précise : « Avec l’ensemble des ministères concernés, nous avons pris acte de la décision de la Cour de justice et avons donc fait évoluer notre réglementation en permettant le développement de nouvelles filières tout en maintenant un niveau exigeant de protection des consommateurs – en particulier pour éviter les formes qui pourraient être fumées – et en préservant la capacité opérationnelle des forces de sécurité intérieure de lutter contre les stupéfiants, celles-ci devant pouvoir discriminer simplement les produits, afin de déterminer s’ils relèvent ou non de la politique pénale de lutte contre les stupéfiants. Nous restons par ailleurs très vigilants sur deux points : les produits à base de CBD ne doivent pas faire la promotion du cannabis stupéfiant et ne doivent pas mettre en avant des allégations thérapeutiques mensongères. ».

Rappel sur l’interdiction d’allégations thérapeutiques et intérêt du CBD
Ainsi que le précise donc ci-dessus le docteur Prisse, sauf s’ils ont été autorisés comme étant des médicaments par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ou la Commission européenne, les fabricants ou vendeurs de produits à base de CBD ne peuvent revendiquer une action thérapeutique. Aucune vertu de prévention, de traitement ou de guérison d’une maladie ne peut être mise en avant. Dans les faits, les discours que l’on trouve, principalement sur les sites de vente sur internet, mais aussi à l’oral dans les boutiques, sont parfois à la limite de la légalité.
En réalité, comme l’indique ce rapport de 2018 de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies sur l’usage médical du cannabis et des cannabinoïdes : « Le CBD peut aider à contrôler les symptômes de l’épilepsie, mais des allégations de vertus thérapeutiques sont aussi faites pour un large éventail d’autres maladies ou symptômes pour lesquels il n’existe actuellement pas suffisamment d’éléments pour réaliser une évaluation adéquate. ».
Cet éventail concerne, par exemple, le soulagement des douleurs, de l’anxiété, des troubles du sommeil, des contractures musculaires, etc. et certains patients qui consomment du CBD remarquent effectivement des effets bénéfiques sur ce type de symptômes (voir nos témoignages à la fin de cet article). Par ailleurs, les études se poursuivent sur le CBD, par exemple avec celle publiée en 2019 dans la revue Pain qui met en avant l’action du CBD sur les douleurs neuropathiques.
Sur le sujet plus spécifique de la douleur, le professeur Perrot, rhumatologue à l’hôpital Cochin, répond que : « Les études scientifiques sont globalement négatives concernant les effets thérapeutiques du CBD sur la douleur. Il peut y avoir, en revanche, quelques effets décontractants et anxiolytiques. Cependant, face au peu d’efficacité des médicaments actuellement disponibles sur certaines douleurs, notamment les douleurs chroniques, je comprends que les malades veuillent essayer le CBD. Dans la mesure où il ne me semble pas dangereux, je ne les décourage pas, d’autant que si cela n’agit pas sur leurs douleurs, cela peut au moins peut-être agir sur la composante de l’anxiété, des troubles de l’endormissement ou sur les contractures musculaires. Il ne s’agit pas du tout d’une solution miracle, interdite et que les médecins ne voudraient cacher à leurs patients. Notre premier souhait est de les soulager. ».
Cependant, dans la mesure où dans les produits mis à la disposition des malades pour l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France, il y a du CBD, on peut penser que ce composé a bel et bien des vertus thérapeutiques. Sur ce point, le Pr Perrot ajoute : « Il y a un nombre très limité de maladies concernées par l’expérimentation au cannabis thérapeutique. Les essais se feront avec différents dosages de CBD par rapport au THC, selon les cas. Il faut cependant savoir que les pays qui étaient en avance sur le cannabis thérapeutique, comme le Canada qui le propose depuis 2003, reviennent un peu sur son intérêt. Rappelons qu’il y a un grand nombre, même en France, de consommateurs de cannabis récréatif, et si ces substances étaient vraiment efficaces sur la douleur, on le saurait depuis longtemps. ».

Utilisations et dosages des produits à base de CBD
Malheureusement, le manque de données scientifiques sur les effets du CBD, va de pair avec des lacunes sur les dosages et la fréquence d’utilisation selon les bénéfices attendus. Le consommateur n’est pas vraiment bien informé sur ce qu’il doit acheter et le mode d’utilisation du produit choisi. En effet, il existe beaucoup de produits avec divers taux de CBD disponibles : huiles de massage, capsules, tisanes, e-liquides pour cigarettes électroniques, fleurs, résines, cosmétiques, etc.… Ce n’est pas évident de choisir, ni de savoir quel dosage de CBD sera efficace pour chacun, selon ses attentes.
À ce sujet Zach Gharbi, phytothérapeute et bénévole à FibromylagieSOS, souffrant de différentes pathologiques chroniques, a expérimenté et a apprécié, ces derniers mois, sur ses symptômes, les effets du CBD : « Personnellement je prends du CBD depuis 18 mois environ. Je passe par un site français, qui respecte totalement la législation et explique bien l’utilisation selon les formes de CBD disponibles ainsi que la posologie en fonction des indications. D’après les informations que j’ai recueillies, les retours des malades et mon expérience personnelle, dans le cadre de la fibromyalgie, il faut prendre des formes qui qui soient suffisamment dosées en CBD pour espérer avoir un effet sur les douleurs. Un usage sur le long terme semble avoir davantage d’efficacité qu’un usage ponctuel en cas de douleur aigue. Il vaut mieux aussi choisir des produits naturels et bio, car avaler des pesticides en même temps n’est pas intéressant. Je reconnais qu’en France, ce n’est pas facile de trouver des produits et des informations fiables. Pour ma part, je trouve que le CBD a surtout agi sur mon niveau de stress qui a baissé, et qui me permet de mieux gérer la douleur et d’améliorer ma qualité de vie de manière générale. ». (Retrouvez plus bas, le témoignage de Zach Gharbi à propos du CBD).
L’enquête publiée dans son numéro de janvier 2021 par le magazine 60 millions de consommateurs montre que le marché mérite effectivement d’être mieux encadré, au profit des consommateurs et dans la mesure où ce sont des produits onéreux. Ainsi, sur 28 produits à base de CBD testés, si l’enquête n’a révélé qu’un seul cas où le produit contenait plus de 0,2% de THC, en revanche, elle a mis en lumière des faiblesses sur l’étiquetage du taux de CBD qui n’est pas toujours annoncé et n’est pas forcément fiable quand il l’est. Une des crèmes testées n’avait ainsi, en réalité aucune trace de CBD détectable, alors que dans la plupart des huiles et e-liquides sélectionnées, le taux de CBD était supérieur à celui annoncé. Pour un sachet de fleurs de CBD, vendu 225€ pour 25g, le taux de CBD était même deux fois inférieur à celui annoncé. A un tel prix, ce manque de rigueur semble préjudiciable.

 

LES RETOURS DE FIBROMYALGIE FRANCE SUR LE CBD

« Sur la base d’avis recueillis anonymement 
auprès de nos adhérents 
il semblerait que le CBD améliore le sommeil 
(mais cela n’est pas affirmé par tous) 
et la douleur (pour certains) 
et il existe clairement un regret : 
celui de ne pas être suffisamment guidés 
pour les pourcentages et les formes à utiliser, 
ce qui fait craindre la prise de ce produit sans conseil avisé. 
De même la variabilité des prix 
et les risques en commandant sur internet (moins cher) 
peuvent inquiéter les malades.  
Les personnes répondantes atteintes de fibromyalgie, 
faute de traitement allopathique adapté, 
soulignent n’avoir parfois que cette solution alternative. 
Cependant, les douloureux chroniques fibromyalgiques 
devraient avec prudence y voir la solution miracle 
alors que la cause de leurs douleurs reste inconnue. »

 

Quelques points de vigilance santé
Le président de la MILDECA ajoute que : « Même si nous n’avons pas de craintes majeures concernant la dangerosité du CBD, en tant que pouvoirs publics, nous avons le devoir de protéger les populations, qui se plaignent, à raison, lorsqu’il y a des scandales sanitaires. Une partie de la population semble pousser à la vente non encadrée de cette molécule, sur laquelle nous manquons encore de données scientifiques fiables. ». En effet, si le CBD n’est pas considéré comme un stupéfiant et n’entraine pas d’addictions, ni, a priori, d’overdose, on ne sait pas s’il est totalement inoffensif. On ne connaît pas notamment ses effets à longs termes, ni les éventuelles interactions avec d’autres produits psychoactifs ou des médicaments. Nous n’avons pas non plus de données sur les femmes enceintes, et moins encore sur les effets chez les enfants.
Ce qui est certain cependant, c’est que certaines personnes y sont vraiment sensibles et qu’il y a des effets secondaires. C’est le cas de Vincent, 40 ans, qui a essayé le CBD en espérant soulager des impatiences dans les jambes qui le rendent très agité la nuit. Il nous a raconté la première fois qu’il a essayé du CBD : « Cela m’a littéralement « éclaté », je dirais de façon agréable. Cela m’a apaisé et assommé de fatigue. D’ordinaire, même fatigué, je peux trainer un peu longtemps devant la télévision par exemple, mais avec cette première expérience de CBD, j’ai ressenti le besoin d’aller me coucher assez rapidement. J’ai très bien dormi mais je ne saurai pas dire en revanche si cela a soulagé mes impatiences. ». Dans le cas de Vincent, l’expérience a finalement rempli en partie ses attentes, mais ne faudrait-il pas prévoir de prévenir les utilisateurs d’un réel risque de somnolence, qui pourrait s’avérer dangereux si l’on doit conduire ou exercer une activité à risques ?
Enfin pour le Dr Prisse, l’un des principaux dangers sur lequel il faut vraiment être attentif est de ne surtout pas encourager la forme à fumer du CBD, pour des raisons de santé publique. La forme fumée, tout comme les dérives marketing faites autour du CBD, entretiennent, en outre, un certain amalgame avec le cannabis récréatif et pourrait banaliser davantage son usage. Il tient à rappeler que la nocivité du cannabis est bel et bien avérée, tout particulièrement lorsque l’usage se fait précocement chez les jeunes, et que la consommation de cannabis entraine des troubles de la mémoire, de la concentration, du lien social, etc. Par ailleurs, il ajoute que, même chez les adultes, la consommation, même faible, de cannabis peut présenter des risques, en particulier s’agissant du maintien dans l’emploi et des trajectoires professionnelles.

 

TÉMOIGNAGES

Céline, 33 ans
J’ai essayé le CBD en espérant que cela soulagerait des douleurs musculaires qui se manifestent en me « bloquant » le dos parfois et pour faire passer les maux de tête que j’ai de temps en temps. Comme je vapote, j’ai choisi une forme à vaper. J’ai acheté un liquide prêt à l’emploi, très léger en CBD, pour goûter. Je n’ai pas trouvé cela spécialement cher. J’ai essayé un jour où je n’avais pas de douleur particulière, juste pour tenter l’expérience et je n’ai pas senti de grands effets. Par la suite, je n’ai pas insisté car je n’ai pas aimé le goût du liquide que j’avais acheté. Je réessayerai quand même un jour où je ressens une de ces douleurs musculaires dans le dos. Je ne suis donc pas opposée à continuer d’explorer cette piste du CBD pour une certaine détente, du bien-être et éventuellement un bienfait sur mes douleurs. L’argument de vente qui m’a incité à essayer le CBD était peut-être d’avoir les avantages thérapeutiques du THC, sans les inconvénients psychoactifs. Cela dit, je ne recherche pas du tout un substitut au cannabis, n’étant d’ailleurs pas consommatrice de cannabis par ailleurs. A vrai dire, j’attends encore d’être convaincue.

Vincent, 40 ans
J’ai eu envie d’essayer car j’ai des impatiences dans les jambes durant la nuit. Je bouge énormément. J’ai tenté le CBD 4 ou 5 fois avec une cigarette électronique et un produit, conditionné sous forme de capsule à clipser sur ma e-cigarette, que l’on m’a vendu comme étant du CBD pur, assez fortement dosé donc. Le premier essai était très efficace, les suivants étaient moins probants. La première fois cela m’a littéralement « éclaté », je dirais de façon agréable. Cela m’a apaisé et assommé de fatigue. D’ordinaire, même fatigué, je peux trainer un peu longtemps devant la télévision par exemple, mais avec cette première expérience de CBD, j’ai ressenti le besoin d’aller me coucher assez rapidement. J’ai très bien dormi mais je ne saurai pas dire en revanche si cela a soulagé mes impatiences et si j’ai beaucoup bougé ou pas ces nuits-là. Le lendemain matin, je me suis réveillé facilement.
J’ai été un fumeur de cannabis avant la naissance de mes enfants, j’ai donc arrêté il y a 15 ans, et maintenant je suis assez sensible je crois. Les fois suivantes où j’ai repris du CBD, ce n’était pas par plaisir, d’autant que je n’apprécie pas le goût, mais plutôt comme un médicament, quand ma compagne me signalait que la nuit précédente j’avais particulièrement bougé. A vrai dire, je ne pense pas à en prendre régulièrement, mais je pourrais aussi en prendre si un soir, je me sentais nerveux et que j’avais du mal à m’endormir.
Le produit que j’ai acheté était assez cher, 40€ environ. Le vendeur chez qui je l’ai acheté est un des seuls à faire ce type de capsule pour e-cigarette je crois. Sur le coup, lorsque j’ai vu la capsule qui était minuscule, je me suis dit que c’était vraiment très cher, mais en réalité, il suffit de prendre une dizaine de lattes pour ressentir les effets. Il n’est pas impossible que j’en rachète que j’aurais terminé cette capsule.

Germain et Aurélie, en couple, 45 et 35 ans
Nous avons essayé le CBD par curiosité. Nous fumons de l’herbe de façon très occasionnelle et nous trouvions que l’herbe que l’on achète de nos jours est tellement forte que ce n’est plus du tout un plaisir. L’idée d’essayer un produit avec un taux de THC très très faible, voire nul, et qui procure quand même une certaine forme de détente, qui peut avoir un côté festif et qui n’est pas une drogue dure était intrigante. Nous avons choisi la forme fumée, mélangée à du tabac, qui nous paraît être la plus naturelle et qui nous rappelle ce petit côté que l’on aimait bien du cannabis récréatif. Nous l’achetons sur internet. C’est assez cher mais nous fumons très très peu donc cela n’impacte pas notre budget.
Le but est clairement récréatif, toujours occasionnel, et c’est plutôt satisfaisant car cela génère une détente douce, qui n’est ni euphorisante, ni « planante » et qui dure une petite heure. Le CBD ne nous empêche absolument pas de nous lever le matin, de travailler efficacement et de nous occuper de nos enfants. Il n’y a pas d’effets secondaires en fait. On ne peut plus se permettre aujourd’hui de faire la fête comme lorsque nous étions plus jeunes.

Sophie, 44 ans
Je me suis laissée tenter par l’achat de cristaux dans une boutique à Carcassonne cet été. Je n’ai jamais pris aucune drogue de ma vie, un peu par peur, et également pour ne pas participer à ce qui m’a toujours semblé comme générant beaucoup de criminalité et de détresse pour tant de gens. Je dois avouer que j’étais stupéfaite de voir de si nombreuses boutiques vendre du CBD depuis quelques mois.  J’ai même repéré un corner dédié au CBD dans mon supermarché bio dernièrement. Je suis rentrée dans la boutique de Carcassonne par curiosité et me suis laissée convaincre par l’achat d’une mini boîte de cristaux, que l’on m’a vendus comme étant la forme la plus pure de CBD. Etant sujette à de fortes et régulières migraines, et lassée par des traitements médicamenteux très puissants et de moins en moins efficaces au fur et à mesure des années, je me suis dit que je n’avais rien à perdre, puisque le vendeur me disait que les migraines étaient l’une des indications du CBD. Cela m’a paru compliqué de prendre la bonne dose car il m’aurait fallu en réalité une balance d’une extrême précision puisque l’on est sensé prendre une dose minuscule de cristaux, à avaler directement. J’ai fait une mesure « à la louche » à vrai dire, prenant une quantité qui me semblait plus faible que l’indication, me disant que dans tous les cas, je ne risquais pas grand chose puisqu’il n’y avait apparemment pas de risque d’overdose. J’en ai pris les jours où je sentais une migraine arriver, une dizaine de fois peut-être en 2 mois. Cela n’a pas changé grand chose, et je n’ai d’ailleurs rien ressenti de particulier. Peut-être faudrait-il que je fasse les choses plus sérieusement. Il paraît qu’en traitement de fond, c’est plus efficace qu’en prise au moment d’une crise.

Zach Gharbi, phytothérapeute, bénévole à FibromylagieSOS et souffrant de différentes pathologiques chroniques
Je me suis intéressée au CBD par rapport à diverses maladies chroniques dont je souffre, notamment une fibromyalgie et des pathologies intestinales. J’ai commencé à en consommer il y a plus d’un an, dans le but soulager plusieurs symptômes comme les douleurs, la fatigue, l’anxiété et les troubles du sommeil. J’avoue aussi que, comme je suis phytothérapeute, j’ai également voulu essayé le CBD par curiosité. J’ai fait pas mal de recherches sur le CBD, puis j’ai cherché des sites de vente de CBD qui me paraissent vraiment sérieux. J’ai finalement trouvé l’un des rares sites français dont les conseils d’utilisation du CBD se rapprochaient des connaissances scientifiques actuelles et qui vendaient des produits naturels, bio et de qualité.
J’ai tâtonné un petit peu au début pour savoir quels types de produits à base de CBD me conviendraient le plus et les dosages les plus efficaces pour mon cas. J’ai ainsi compris que le mieux était de prendre du CBD en traitement de fond à un dosage suffisamment élevé pour obtenir des effets bénéfiques. J’utilise ainsi des huiles végétales en sublingual ou des cristaux purs en vaporisation sans combustion. Il me semble que les huiles dosées à moins de 10% de CBD ne produisent pas d’effets sur les symptômes que je présente et que les cristaux sont plus adaptés ponctuellement, en cas de « crise », notamment pour les douleurs. Mais dans l’ensemble, je pense qu’il ne faut pas en attendre un effet immédiat sur les douleurs, comme cela ce que l’on attend d’un antalgique. Personnellement, j’ai eu un soulagement de mes symptômes dès les premières semaines, de façon progressive. D’après mes recherches basées sur diverses études, le CBD agit, en traitement de fond, sur le système endocannabinoïde, parfois déficient dans le cas de certaines maladies. Une fois que ce système est « rechargé », on peut d’ailleurs faire des pauses dans la consommation de CBD. Pour ma part, j’ai parfois stoppé le CBD en conservant dans les semaines qui ont suivi les bénéfices acquis. C’est d’autant plus appréciable que les produits à base de CBD sont chers. Pour ma part, cela me coûte 50 à 70€ par mois quand j’en prends. Dans tous les cas, je constate que sur les symptômes de fatigue, d’anxiété, sur les troubles du sommeil ou sur les douleurs, ce qui fonctionne, c’est d’avoir une démarche pluridisciplinaire. C’est très rare qu’un patient trouve un produit qui résolve efficacement et sur la durée ce type de problèmes de santé. Pour ma part, je trouve que le CBD a surtout agi sur mon niveau de stress qui a baissé, et qui me permet de mieux gérer la douleur et d’améliorer ma qualité de vie de manière générale. Mais sur moi, ou sur les malades avec qui j’échange, cela fonctionne quand on prend aussi soin de son hygiène de vie, que l’on apprend à s’écouter soi-même.

15 commentaires

  • Synergia dit :

    Ma maman étant également atteinte d’une fibromyalgie a essayer le CBD ! Ses douleurs se sont bien estompée !
    Je ne sais pas si cela reste utile pour tout le monde en revanche, mais pourquoi pas tester et voir si il ya des effets positifs.

  • Jp56229 dit :

    J utilise de l huile de cbd en massage pas d effets sur les douleurs cependant cela me relaxe pour dormir.

  • COHEN dit :

    bonjour je n ai oas trouvée de réponse une jeune femme fume du cbs récréatif dabs un ortit studio fenêtre fermée et les odeurs s échappent dans nos appartements et nos enfants en bas âge sont très incommodés et des personnes âgées ont des maux de tête et vomissements . peut ton lui interdire cela

    • Admin France Assos Santé dit :

      Bonjour, et merci pour votre commentaire.
      Pour obtenir une information individuelle sur toute question juridique ou sociale en lien avec la santé, vous pouvez contacter notre ligne Santé Info Droits composée d’avocats et de juristes spécialisés, soumis au secret professionnel et bénéficiant de sessions régulières de formation en lien avec les associations membres de France Assos Santé. Numéro de la ligne : 01 53 62 40 30 (chaque après-midi à partir de 14h, du lundi au vendredi).
      Elle est également accessible via le formulaire suivant : https://bit.ly/35KOyys
      L’équipe de France Assos Santé

  • Cet article est utile bon continuation

  • huile de cbd dit :

    Je consomme du CBD depuis plusieurs mois maintenant et cela me fait beaucoup de bien pour adoucir des périodes de stress intense. Mon beau-père en prend pour des douleurs à l’épaule et en est ravi lui-aussi !

  • Gersande dit :

    Je suis cyclothymique et sous thymoregulateurs plus antidépresseurs. Je prends aussi du Lexomil pour dormir : désirant me sevrer de ce dernier j’ai tenté le cbd (cannabis sativa) acheté en pharmacie avec l accord de mon psy.
    Alors je ne sais pas si cela potentialise l effet de mes médicaments ou si je suis très sensible au produit mais moi ça me fait terriblement planer ! Beaucoup trop pour travailler correctement (essayé en période de Vacances) j ai décide d arrêter immédiatement et en parlerai à mon psy lors de notre prochaine séance : c est loin d être un produit anodin en tout cas .
    Gersande

  • Brice dit :

    Etant de nature stressé et dormant très peu j’ai voulu essayer le CBD. Les formats disponibles à la vente sont multiples (fleurs, résine, huile, en gellule, en mode petites boule type homéopathie…). Personnellement j’ai opté pour une solution de vape (e-cigarette donc) et j’avoue que 4/5 bouffées un peu avant de me coucher et le tour est joué, détente assurée et endormissement bien plus rapide. Je passe par le site lelabshop, ils sont très pro, je recommande.

  • Sabine dit :

    Je recommande de s’orienter vers le cbd qui n’est pas néfaste pour la santé, même pour les grossesses ça peut aider, il y a un lien entre cbd et fertilité !

  • Canivet dit :

    il faut attendre des travaux médicaux indiscutables (essais randomisés en double aveugle) pour savoir si le CBD a une action thérapeutique,à quelles doses,dans quelles indications,les effets secondaires….je crois qu’on en est encore loin et très prématuré de le présenter comme un médicament miracle!!

  • Théo dit :

    Personnellement, pour les problèmes d’insomnie je recommande les produits cbd gold . J’ai moi-même souffert d’insomnie et ça m’a grandement aidé. Maintenant je dors comme un bébé.

  • nana dit :

    Personnellement atteinte d’un syndrome SAPHO (spondylarthropathie), fumeuse et dans ma jeunesse fumeuse très occasionnelle de cannabis, j’avais trouvé un soulagement en consommant du cannabis « normal » il y a 4/5 ans. Mais je n’aime pas être défoncée, je suis très sensible et glisse facilement dans le bad trip. Je dosais donc très très légèrement (une tête me servant au moins 5 fois …). Et là j’avais des résultats. J’ai donc tout naturellement testé le CBD. Effet zéro. Rien. Nada. Même pas une détente ou quoique ce soit. J’ai pourtant insisté, tenté plusieurs formes (huile, tête, …). Alors j’ai repris la forme classique, et j’ai les effets souhaités. L’avantage, c’est que ça me dure encore plus longtemps, car non seulement c’est efficace, contrairement au CBD, mais en plus, comme les produits sont de plus en plus fort, il ne faut presque rien pour être juste bien. Ca n’enlève pas la douleur. Ca me permet juste d’oublier mon corps, c’est a dire avoir mal, sans m’en rendre compte. Un peu ce que fait la morphine, d’ailleurs. Evidemment, si on se bouscule pour avoir une instant de lucidité, la douleur est ressentie, mais si on se laisse bercer, on revit. On n’obtient pas ça avec du CBD, en tout cas, pas en ce qui me concerne. Pour moi, le CBD doit plutôt être un placebo pour les douleurs somatiques ; c’est un effet de mode, les gens qui consomment se croient transgressifs peut-être, je ne sais pas, mais si apparemment c’est bien dans l’épilepsie, je suis convaincue que c’est du pipeau pour les douleurs.

  • Pierre dit :

    L’article est vraiment instructif et aborde le sujet du CBD sous un angle intéressant. J’apprécie la manière dont les avantages et les préoccupations sont équilibrés. C’est rafraîchissant de voir une approche aussi nuancée sur un sujet souvent polarisé. Merci pour ce partage !

  • Fabien dit :

    C’est intéressant de voir la perspective du Dr. Nicolas Prisse de la MILDECA sur la protection des consommateurs et la nécessité d’éviter la promotion du cannabis stupéfiant. Les témoignages de personnes ayant essayé le CBDtech ajoutent une dimension pratique à l’article. Cela souligne aussi le besoin d’informations claires sur les dosages et les formes d’utilisation du CBD

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