« Chers enfants… »

Chers enfants,

 

Votre santé n’a pas de prix pour nous, parents que nous sommes, animés des meilleures intentions à votre égard. Nous donnons sans réserve pour vous procurer les meilleurs soins, garants de votre sain développement et de la régularité de vos précieuses quenottes. Nous avons également à cœur de vous dispensez nos sages conseils pour préparer votre avenir et faire face aux charges qu’à votre tour vous aurez à assumer pour votre propre progéniture.

 

1er conseil : dès que vous serez en âge de gagner 3 sous, capitalisez-en 1 sur un compte à capital différé pour faire soigner vos petits car au rythme où vont les choses, il faudra bientôt faire un crédit avant d’entamer une thérapie. Notez d’ailleurs que le Crédit Municipal de Paris propose d’ores et déjà un micro-prêt à taux zéro pour aider les personnes en difficultés à faire face à leurs dépenses de santé.

Rendez-vous compte qu’entre le pédiatre et l’orthodontiste, nous dépensons entre 450 euros et 1581 euros par an pour chacun d’entre vous1 ! Si nos moyens nous permettent de disposer d’une complémentaire santé, elle ne couvre qu’une partie de ces frais. Estimez-vous heureux de ne pas être nés dans la famille de votre copine de classe, qui vit dans l’appartement du dessous et dont la mère divorcée a la charge de ses trois enfants en ne gagnant pas plus de 1600 euros par mois2 ! Sans mutuelle, la santé de sa famille lui coûte cher, très cher, peut-être trop cher : le petit dernier paraît bien malingre… ne renoncerait-elle pas à le faire soigner faute de moyens ? Une hypothèse bien probable quand on sait que près d’un quart des Français renoncent aux soins, soit deux fois plus que l’année dernière3.

 

2ème conseil : tenez compte de la disparité des tarifs médicaux selon les régions avant d’élire votre lieu de résidence. Une installation en Ile-de-France est aujourd’hui extrêmement désavantageuse sur ce point car pour un semestre d’orthodontie, le devis atteint en moyenne 939 euros alors qu’il s’élève à 500 euros en moyenne dans certaines villes de province. Une chance pour vous : le TGV relie maintenant la plupart de ces villes à Paris ! Vous ferez vos calculs mais selon la tendance, les tarifs médicaux augmentent plus vite que le prix du billet de train.

 

3ème conseil : si les médecins de secteur 1 existent encore lorsque vous aurez des enfants, géolocalisez-les, planifiez vos rendez-vous et soyez fidèles car ils sont devenus largement minoritaires (75% des pédiatres sont en secteur à honoraires libres) et à Paris par exemple, le prix de la consultation oscille entre 30 euros et 145 euros en secteur 2.

 

Surtout, et au-delà de ces recommandations pratiques, nous encourageons les jeunes générations à défendre l’égalité d’accès aux soins car, qui sait, peut-être vous retrouverez-vous dans la situation de la voisine dans quelques années, ou pire encore ? Et puis, moins individuellement, supporterez-vous un système de santé duquel des millions d’adultes et d’enfants seraient exclus ? Accepterez-vous que des familles soient contraintes à l’endettement pour faire soigner leurs petits ?

 

 

Vos parents qui vous chérissent.


 

1 Etude réalisée par le site Mutuelle.com, avril 2011.

2 Salaire médian = 18 990 euros (sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux 1970 à1990).

3 Baromètre Cercle Santé Europ Assistance, septembre 2010.

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