64ème Assemblée mondiale de la Santé : alerte sur les maladies chroniques non transmissibles !

Un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), reprenant les statistiques mondiales de Santé, tombées la veille(1), vient de lancer une alerte retentissante : les maladies chroniques des sociétés postindustrielles se sont propagées dans le monde en développement, en faisant les « principaux tueurs » du monde.

 

Le diabète, les maladies cardiaques et les cancers causent aujourd’hui davantage de décès dans le monde que l’ensemble de toutes les autres maladies combinées.

 

Les maladies transmissibles telles que la malaria et le SIDA ont désormais été dépassées par les maladies non transmissibles dans chaque région du monde à l’exception de l’Afrique.

 

Les maladies chroniques, dont beaucoup sont évitables, représentaient 63% des 57 millions de décès dans le monde en 2008. De ces 36 millions de décès, 80% ont eu lieu dans des pays aux revenus bas à moyens.

 

« La bonne nouvelle est que ces maladies sont évitables » a déclaré Margaret Chan, Directrice générale de l’OMS lors d’une conférence de presse. Le rapport a identifié la cigarette, l’alcool, le manque d’activité physique et le régime alimentaire comme étant des facteurs majeurs de risque.

 

Le rapport de l’OMS prévoit que même les pays africains recenseront davantage de décès liés aux maladies non transmissibles d’ici 2020 que de décès liés aux maladies transmissibles et aux problèmes liés à la pauvreté tels que la malnutrition.

 

Une augmentation de 15% du taux de mortalité lié aux maladies non transmissibles est attendue dans le monde au cours des dix prochaines années.

 

Le rapport étudie également l’impact dévastateur qu’ont les maladies non transmissibles sur l’économie d’une nation. Il indique que 100 millions de personnes plongent dans la pauvreté chaque année à cause du coût des soins médicaux.

 

Un rapport de la Banque Mondiale révèle que la moitié des familles dont un des membres a un cancer dépense plus de 30% de leurs revenus en soins médicaux, et entraîne en conséquence 50% de ces familles sous le seuil de pauvreté.

 

Une étude publiée en 2009 et couvrant 187 Etats membres des Nations Unies avait révélé que de nombreux gouvernements n’étaient pas prêts à gérer les effets combinés de davantage de maladies non transmissibles, d’une population croissante et de l’augmentation des coûts des soins médicaux.

 

Une mauvaise infrastructure médicale, le manque d’accès aux soins de santé, et dans certains cas, une éducation inadéquate sur les bonnes pratiques de santé, sont des facteurs potentiels de risques.

 

« L’augmentation du nombre de maladies chroniques non transmissibles représente un défi considérable » a ajouté Margaret Chan. « Pour certains pays, il n’est pas exagéré de décrire la situation comme une catastrophe imminente ; une catastrophe pour la santé, pour la société et pour la plupart des économies nationales ».

 

Au cours de l’Assemblée mondiale de la Santé qui a rassemblé les 193 membres de l’OMS le 16 mai dernier, Xavier Bertrand, Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, a dit son attachement à la prévention et à la lutte contre les maladies non transmissibles. Il a émis le souhait de voir inscrire cette problématique dans l’agenda du développement au niveau mondial en rappelant que « la prévention et la lutte contre les maladies non transmissibles sont un des défis majeurs auxquels nos systèmes de santé sont aujourd’hui confrontés ».

 

On a souvent entendu parler de l’OMS ces dernières années avec les épidémies de SRAS et la menace plus récente d’une pandémie de grippe aviaire. Ce rapport 2011 nous alerte sur d’autres luttes à mener contre les facteurs de risques de nombreuses maladies évitables qui déciment des populations dans tous les pays du monde.

 

Le souhait d’une meilleure prévention des risques de santé est partagé mais les solutions sont locales et dépendent d’un engagement d’une autre nature que des intentions déclarées derrière un pupitre genèvois…

 

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