L'hypnothérapie, une aide complémentaire pour arrêter de fumer

Témoignage Moi(s) sans tabac : « l’hypnothérapie m’a aidée à en finir »

66 Millions d’IMpatients continue à soutenir la campagne de santé publique « Moi(s) sans tabac », qui a lieu tout au long du mois de novembre pour sensibiliser l’ensemble de la population à l’arrêt du tabac.

Après le témoignage de Marie-Astrid, en sevrage depuis 3 semaines, et celui de Jean qui a craqué après 2 mois sans cigarettes, voici celui de Juliette qui n’a pas touché une cigarette depuis 10 mois, après s’être fait accompagner par une hypnothérapeute.

Juliette, 39 ans, fumeuse depuis l’âge de 15 ans.
En sevrage depuis 10 mois
Juliette est hôtesse dans les TGV et a un fils de 21 ans.

Aviez-vous déjà réussi à arrêter de fumer au cours de votre vie ?

J’avais essayé de m’arrêter 2 fois. Je n’avais pas tenu plus d’un mois parce que je prenais du poids et ça me faisait peur. Mais c’était il y a très longtemps, je devais avoir 23 ou 24 ans. 

Quand vous avez arrêté au mois de septembre dernier, combien de cigarettes fumiez-vous chaque jour ?

J’étais arrivée à un paquet par jour. Il m’en restait toujours une ou deux pour le lendemain matin avec mon café. Je fumais dès le matin à jeun. C’est une habitude que j’avais depuis toujours. Avec le recul je trouve cela dégoûtant mais la clope, la nicotine m’appelaient. Cela arrivait même la nuit mais je résistais. Je ne voulais pas basculer dans ce vice où je me serais levée la nuit pour fumer. Mais j’avoue que je me réveillais parfois très tôt pour pouvoir fumer ma première clope de la journée.

Cette fois qu’est-ce qui a motivé l’arrêt de la cigarette ?

Je m’étais toujours dit que je voulais arrêter avant mes 40 ans et il s’est trouvé que j’ai cumulé tout un tas d’alertes au niveau de ma santé qui m’ont fait peur. D’une part, dans les mois qui ont précédé mon arrêt, j’ai fait 3 fausses couches. Puis lors d’une mammographie de contrôle, le médecin a voulu la recommencer parce qu’il avait remarqué un problème qui s’est révélé heureusement bénin. En outre, je suis de nature angoissée et je me suis fait un ulcère aggravé par la cigarette. J’avais enfin des fibromes utérins et ma gynécologue m’a également dit que le tabac n’arrangeait rien. Bref, toutes ces alertes ont déclenché la prise de conscience définitive.

Il y a aussi un détail qui me trottait dans la tête, du fait que mon fils est désormais en âge d’avoir des enfants et que je ne voulais pas être une grand-mère fumeuse.

Entre le moment de cette prise de conscience et l’arrêt définitif, combien de temps s’est-il écoulé ?

Il s’est passé 3 mois où j’ai réussi à diminuer. Le premier mois, j’ai diminué de moitié pour m’en tenir à 10 cigarettes par jour. Le deuxième mois, je suis passée à 5 cigarettes quotidiennes, et enfin je me suis contentée d’une cigarette après les repas jusqu’à arriver à 1 seule cigarette par jour. Mais celle-là je n’arrivais pas à la lâcher. J’ai compris qu’il me fallait de l’aide.

Vous avez donc eu recours à une méthode particulière d’aide au sevrage ?

En fait, plusieurs anciens collègues avaient réussi à arrêter en consultant une hypnothérapeute. Je les ai recontactés pour avoir les coordonnées de cette thérapeute et j’ai pris rendez-vous. Elle m’a aidé à terminer le travail que j’avais entrepris.

Comment s’est passée cette thérapie ?

Je n’ai vu la thérapeute qu’une seule fois pour une séance d’une heure et demie. J’avais un peu peur car je ne connaissais pas du tout cette méthode. Je craignais qu’elle m’endorme. En fait c’était très doux, très calme, très zen. J’étais assise sur un fauteuil à bascule et elle m’a parlé, mis de la musique douce, des bruits de la nature. Elle m’a aussi fait faire des exercices avec mes mains pour me déshabituer au geste de la cigarette. Elle m’a beaucoup parlé et je suis restée éveillée tout au long de la séance mais avec cette impression de ne pas être tout à fait présente, comme quand on a le regard perdu dans le vide.

Cela a marché tout de suite ?

Bizarrement, pas du tout ! En me levant le lendemain matin, j’avais envie de fumer comme jamais ! J’ai donc immédiatement rappelé la thérapeute et elle m’a dit que c’était normal, qu’il fallait que j’aille acheter un paquet et que je la rappelle dans 2 jours. C’est exactement le temps qu’il m’a fallu pour fumer entièrement ce paquet et à la dernière cigarette j’ai vomi. Cette dernière cigarette m’a écœurée au dernier degré. Je l’ai donc rappelée et elle m’a dit que c’était le processus qu’elle attendait, qu’elle restait à ma disposition en cas de nouvelles envies subites et que je pourrais revenir la voir gratuitement.

La séance d'hypnothérapie était-elle chère ?

Un peu, puisque j’ai déboursé 120 euros pour la séance, mais comparativement aux 2 000 euros que je dépensais en cigarettes chaque année, c’est un excellent investissement !

Juste après ce tout dernier paquet de cigarettes, cela a été facile de vous en passer totalement ?

Non malheureusement, mais je tenais bon malgré tout. Je ne me suis pas sentie bien pendant 2 mois et demi, j’étais déprimée, j’avais du mal à trouver le sommeil, j’ai eu des poussées d’acné alors que je n’en avais jamais eu. Par contre, le côté agréable c’est que j’ai très vite retrouvé le goût et l’odorat. Je n’ai jamais eu la dent sucrée toutes ces années et là je m’arrêtais dans des boulangeries pour goûter ce qui me faisait envie. Evidemment, j’ai pris 9 kilos mais c’était vraiment un plaisir de redécouvrir ces saveurs. Du coup, je me suis inscrite au sport, forcée à y aller deux fois par semaine et il ne me reste plus que 2 kilos à perdre.

Vous aviez encore envie de fumer ?

Oui, mais quand cela arrivait, je buvais un grand verre d’eau et je sortais faire le tour du pâté de maison. Ça passait car, en réalité, l’envie ne durait qu’un instant. J’avais aussi écrit une liste avec les raisons pour lesquelles j’avais arrêté de fumer. Je la relisais quand je sentais que l’envie était trop forte.

J’ai une autre astuce très efficace, je laisse sur la fenêtre de ma cuisine un cendrier rempli de mégots qui trempent dans l’eau. C’est absolument abject et je me motive en imaginant que cela doit ressembler aux poumons d’un fumeur. C’est un rappel à l’ordre radical au quotidien ! J’ai besoin de ces petits rituels car je sens que lorsque l’on a été fumeur, on l’est pour toujours et on n’est pas à l’abri de rechuter.

Quand est-ce devenu plus facilement gérable ?

Au bout de 3 mois, tout est rentré dans l’ordre. L’acné a disparu et les envies de fumer ont été de moins en moins violentes. Bien sûr, cela m’arrive d’y penser lorsque je sors avec des amis le soir mais j’y pense et j’oublie aussitôt. En fait maintenant je me sens tellement mieux physiquement que je n’ai plus du tout envie de reprendre.

Que pensez-vous de l’opération « Moi(s) sans tabac » qui se déroule en ce moment ?

J’aurais pu m’inscrire si cela avait eu lieu au moment où j’ai arrêté. C’est toujours intéressant d’avoir une solution pour se motiver à arrêter de fumer. De toute façon, j’ai le sentiment que le moment où l’on s’arrête de fumer c’est très personnel, c’est selon le ressenti de chacun. Par exemple, les avertissements sur les paquets de cigarettes ne m’ont jamais découragée mais quand ça a été le bon moment, j’ai réussi à tenir le coup.

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