Moustique tigre : Chikungunya, dengue et zika

Chikungunya, dengue et zika : les outils de lutte contre le moustique Tigre

La prolifération du moustique Tigre dans l’Hexagone participe à la transmission de nombreux virus, encore inconnus sous nos latitudes il y a quelques années. Les industriels proposent de nombreux produits répulsifs afin de se prémunir contre les piqures de l’insecte. Des produits à utiliser avec prudence chez les enfants et les femmes enceintes.

Chikungunya, dengue et zika… L’arrivée des beaux jours rime depuis quelques années avec l’inquiétude de voir ces virus se propager au sein de notre territoire. En cause : le moustique Tigre, une espèce originaire d’Asie qui ne cesse de proliférer en France depuis qu’elle a été signalée pour la première fois sur notre territoire en 2003.

« Le moustique Tigre, peut-on lire sur le site Vigilance Moustique, est un vecteur potentiel de maladies graves (la dengue et le chikungunya), lesquelles connaissent des épisodes épidémiques réguliers dans des zones touristiques (et en particuliers dans nos départements d’outre-mer) très appréciées par les voyageurs français et européens, qui représentent donc autant de facteurs de risques une fois revenus dans l’hexagone ».

Chikungunya, dengue, virus zika : plusieurs cas de contamination sur le sol français

Du 1er mai 2013 au 30 novembre 2013, l’Institut de Veille sanitaire (InVS) a rapporté 429 cas suspects de dengue et de chikungunya dont un peu moins de la moitié ont été confirmés. La quasi-totalité d’entre eux concernait des personnes ayant contracté l’un des deux virus hors de nos frontières (on parle alors de « cas importés »). « Un cas isolé de dengue autochtone (transmission locale) a toutefois été diagnostiqué dans le département des Bouches du Rhône le 21 octobre 2013, pointe l’institut. La personne n’avait pas séjourné en zone de circulation de la dengue dans les 15 jours précédant l’apparition des symptômes ». Autrement dit, elle a été infectée par un moustique porteur du virus bien de chez nous (on parle alors de « cas autochtone »).

L’année suivante, toujours de mai à novembre, 4 cas autochtones de dengue et 11 de chikungunya ont été enregistrés (pour plus de 600 cas importés). En 2015, l’InVS a recensé 133 cas de dengue (dont 6 autochtones) et 30 de chikungunya. Depuis le 1er mai de cette année qui a vu le virus zika faire son apparition dans le dispositif de surveillance de l’InVS, on compte déjà 29 cas importés de dengue et 65 du virus zika. Pendant ce temps, le moustique Tigre continue sa progression sur le territoire. A ce jour, il est présent dans une vingtaine de départements du sud-est de la France principalement.

On le voit, la protection contre les piqûres de moustiques ne relève plus seulement du confort mais bel et bien de la prévention. Pour se prémunir contre les attaques de moustiques, les industriels proposent différents produits répulsifs contenant des substances qu’il convient d’utiliser avec précaution. Dans un avis publié en avril 2015, le Haut conseil pour la santé publique (HCSP) émet différentes recommandations à l’intention des femmes enceintes et des enfants sur les répulsifs et produits contre les moustiques à privilégier et ceux qu’il est préférable d’éviter.

Soyez attentifs aux concentrations en substances actives

C’est ainsi que les experts du HCSP recommandent aux enfants de moins de 12 ans et aux femmes enceintes de ne pas appliquer de produits contenant plus de 30 % de N,N-diéthyl-m-toluamide (DEET). Les répulsifs affichant une concentration supérieure à 20% de N-acétyl-N-butyl-β-alaninate d’éthyle (IR3535) ne devraient par ailleurs pas être utilisés pour les enfants de moins de 2 ans.

Cette population est également invitée à éviter les répulsifs contenant du Carboxylate de Sec-butyl 2-(2-hydroxyéthyl) pipéridine-1 (Icaridine ou KBR3023) quelle qu’en soit la concentration. A partir d’une quantité supérieure à 20%, l’Icaridine est déconseillée aux femmes enceintes. Tout comme on leur recommande de ne pas recourir aux répulsifs formulés à partir d’un mélange de cis- et trans-p-menthane-3,8 diol (PMDRBO).

Autre conseil du HCSP :

  • évitez les bracelets anti-insectes, peu efficaces,
  • évitez les huiles essentielles « dont la durée d'efficacité, généralement inférieure à 20 minutes, est insuffisante »,
  • et oubliez les appareils sonores à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie ou encore les raquettes électriques.

Comment prévenir la prolifération des moustiques ?

On trouve également dans le commerce des torches et des bougies émettant une odeur de citronnelle. Ces répulsifs, très odorants, sont destinés à une utilisation extérieure. Ils sont efficaces contre les moustiques mais dans un rayon d’action relativement limité. Autrement dit, ils ne préviendront pas toutes les piqures. Idem pour le fameux serpentin à base de pyrèthre. Sachez que les moustiques étant attirés par l’odeur des pieds, il est préférable de placer le serpentin sous la table et non pas dessus.

Comment reconnaître le moustique tigre ?
Le moustique tigre (Aedes Albopictus de son petit nom) ne mesure que quelques millimètres. Il est de couleur noire et arbore des rayures blanches sur les pattes et l’abdomen. D’où son surnom de « moustique tigre ». Selon le site Vigilance Moustique, cette espèce « est d’une adaptabilité hors du commun, ce qui lui a permis de coloniser 60 pays dans le monde, et de faire partie des 10 espèces les plus invasives au monde ». Bon à savoir : moins rapide que son cousin européen, le moustique tigre est assez facile à écraser en vol. N’hésitez pas à tenter votre chance ! Pour faire connaissance de visu avec l’insecte, rendez-vous sur le site du Centre national d’expertise sur les vecteurs (Cnev).

Autre précaution élémentaire : éliminer les sources d’eau stagnante présentes dans votre environnement. C’est le lieu que préfèrent les femelles moustiques pour pondre. Coupelles de pots de fleurs, arrosoirs, vieux pneus, gouttières bouchées ou autres contenants constituent autant de milieux propices à l’éclosion de plusieurs générations de larves au cours d’un même été. Pour prévenir la prolifération des moustiques, débarrassez-vous de ces petites retenues d’eau ou renouvelez les au moins une fois par semaine.

Enfin, pour ceux qui souhaitent éviter d’être envahis à domicile, la pose de moustiquaires aux fenêtres demeure la solution la plus efficace. On conseille l’installation sur un cadre en bois s’adaptant exactement à l’ouverture de la fenêtre et démontable en fin de saison.

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