Qui consomme des antidépresseurs en France ?

On a l’habitude de lire que les Français seraient parmi les champions mondiaux de la consommation de médicaments et notamment d’antidépresseurs, mais on avait peu d’informations sur la répartition de cette consommation sur notre territoire.

C’est à cet exercice que s’est livré IMS Health. Une étude qui peut sembler superficielle à certains égards mais qui a le mérite d’inviter à pousser plus loin la réflexion sur cette consommation d’antidépresseurs.

On y apprend que les régions les plus consommatrices d’antidépresseurs sont aussi les plus rurales. Cela signifierait-il que, contrairement à l’image d’Epinal, la vie serait plus stressante à la campagne qu’en ville ? Pas si simple. En fait, c’est surtout que certaines populations (personnes âgées, célibataires, couples sans enfant) plus nombreuses à consommer des antidépresseurs vivent aussi plus souvent à la campagne. La corrélation entre l’âge des populations et la consommation d’antidépresseurs n’est hélas, elle, pas une surprise. De précédentes études ont montré la très forte consommation chez les plus âgés de médicaments en général et d’antidépresseurs en particulier.

L’étude n’établit en revanche aucune corrélation entre le taux de chômage ou le taux de bénéficiaires du RSA et la consommation d’antidépresseurs, ce qui peut sembler étonnant et mériterait d’être étudié plus finement.

Une investigation plus importante et une analyse plus fine, voilà effectivement ce qui manque à cette étude. On aurait par exemple aimé que ces données soient croisées avec la carte des diagnostics de dépressions en France et la carte de l’offre en soutiens psycho-sociaux et en accompagnement des personnes dépressives… Histoire d’évaluer si la façon dont on traite la dépression est homogène dans l’hexagone ou si certains territoires ne sont pas en proie à une consommation importante d’antidépresseurs en raison de l’absence d’alternatives. Si ces cartes n’existent pas, il nous paraît urgent de lancer les travaux pour les faire exister et faire émerger les éventuelles inégalités territoriales en matière de prise en charge et d’accompagnement de la dépression.

Enfin, il est regrettable qu’une étude disant étudier la France se limite à la métropole…

Présentation des résultats de l’étude :
Dépression et territoires, Dossier IMS Health 2014

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